Constats et enjeux
La CFTC demeure convaincue de la nécessité d’entreprendre une réforme systémique des retraites. Une refonte d’ampleur permettrait de construire un système plus juste, plus lisible, adaptée aux nouvelles formes de travail, à la pluralité des parcours et aux changements de statuts. Elle devrait faire en sorte que toute activité d’utilité collective et sociale dans le parcours de vie soit prise en compte.
Pour notre organisation, le principe d’un système Universel de retraite est d’autant plus justifié que la crise sanitaire a mis en exergue certains écueils de nos multiples régimes. Au regard de leurs droits à retraite, les assurés ont été confrontés à des situations bien différentes selon les professions qu’ils exercent.
Aux inégalités multiples qui subsistent au sein des différents régimes, la CFTC souhaite apporter des « solutions universelles » qui répondent aux problématiques de tous. La CFTC part donc du principe que l’on ne peut aller vers plus de justice sociale du système de retraite sans solidarité universelle.
Notre système de retraite ne parvient pas à éviter que des retraités tombent sous le seuil de pauvreté. Les assurés aux carrières hachées ou à faibles rémunérations, parmi lesquels on trouve majoritairement les femmes, touchent des pensions d’un montant trop faible. L’augmentation du minimum de pension doit concerner tous les assurés et nécessite le passage à un régime universel. Compte tenu de la persistance de fortes inégalités de carrières, l’amélioration des droits familiaux est un levier qui demeure efficace et pertinent pour protéger les droits à pension des femmes.
Pour l’ensemble de ces raisons, la CFTC est opposée à une « simple » mesure de recul de l’âge de départ à la retraite. Affirmer comme seul motif l’allongement de l’espérance de vie de tous ne saurait faire oublier qu’un cadre vit en moyenne six ans de plus qu’un ouvrier. Points, trimestres, comptes notionnels, quelle que soit l’option retenue pour réformer, la pénibilité doit être prise en compte pour permettre aux métiers exposés de partir plus tôt en retraite avec un niveau de vie correct.
Le système actuel des bornes d’âge conduit à ce que les départs en retraite soient concentrés autour de celles-ci alors que les aspirations individuelles sont bien plus diverses. Dans une société de la longévité telle que nous la connaissons, une place plus importante doit être laissée à la liberté de choix du départ à la retraite. Cela nécessite de travailler le sujet des fins de carrières de façon radicalement différente en favorisant des transitions plus douces.