Constats et enjeux
Les politiques sociales interviennent dans différentes sphères de la vie pour protéger les personnes contre divers risques ou aléas et réduire les inégalités. Notre modèle social est considéré comme l’un des plus protecteurs. Pourtant certains publics peinent à trouver leur place sur le marché du travail ou dans la société. De plus en plus de jeunes et de seniors, y compris qualifiés, sont dans une situation d’entre deux – ni en emploi ni en formation pour les premiers, ni en emploi ni à la retraite pour les seconds. Les problématiques et les besoins des personnes en situation de handicap et/ou en perte d’autonomie, sont insuffisamment pris en compte. Ces publics retiennent l’attention de la CFTC qui aspire à ce que chacun trouve sa place tout au long du parcours de vie.
Les trajectoires des parcours, professionnels ou personnels, ne sont plus linéaires, elles sont désormais faites d’allers-retours entre des situations de formations, d’emplois, d’aléas de santé ou de vie de famille, de chômage. Bien que solide, comme la crise sanitaire a pu le démontrer, notre modèle ne répond pas à cette évolution et le risque d’exclusion devient structurel.
Par ailleurs, les politiques sociales fonctionnent en silos ce qui freine, voire empêche leur coordination. Cela conduit à une dispersion et finalement à l’inefficacité. En outre, la plupart de ces politiques reproduisent les traditionnelles bornes d’âge ou de statut : 25 ans pour les jeunes, 45 ans pour les seniors en entreprises, 60 ans pour la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé. Ces bornes sont pourtant devenues inadaptées aux besoins des personnes et à l’accompagnement de leurs parcours.
Pour la CFTC, il ne sert à rien de segmenter l’action publique en fonction de l’âge ou de l’état de santé/statut : sans même parler du caractère discriminatoire d’une telle pratique, celle-ci se révèle inefficiente en opposant inutilement les publics.
Toutes ces situations ont un point commun : une insuffisance d’accompagnement, transversal et global. La survenue d’un risque au cours du parcours de vie ne doit pas durablement obérer la capacité de la personne à s’insérer dans la société et à mener son projet professionnel et personnel. De leur côté, les entreprises gèrent leur personnel par à coup, il n’y a pas de politique RH pour gérer les différentes étapes d’une carrière et les événements de vie qui l’altèrent.
Les mentalités doivent évoluer pour qu’aucune situation ne conduise à l’exclusion. Pour y parvenir, il est nécessaire tout d’abord de garantir un travail pour tous à tout âge, de créer les conditions d’un milieu de travail ouvert à tous qui préserve la santé, de prévenir et lutter contre la désinsertion professionnelle, mais aussi d’accompagner le bien vieillir.