Prime de naissance au septième mois de grossesse : un juste retour à la raison
8 juillet 2020 | Social
A compter de l’année prochaine, c’est au septième mois de grossesse, et non plus deux mois après l’accouchement, que la prime de naissance sera versée.
Un retour à la raison. C’est ainsi que l’on peut qualifier la mesure adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale le 25 juin dernier sur une proposition de loi du député Gilles Lurton. Le 31 mars 2021, au plus tard, les parents qui attendent un enfant pourront donc percevoir la prime de naissance au septième mois de grossesse, et non plus, comme c’était le cas depuis 2015, aux deux mois de l’enfant. Comme la Caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf), qu’elle préside, la CFTC salue donc ce changement.
Le montant de cette prime octroyée par les Caisses d’allocations familiales (Caf) sous conditions de ressources et selon le nombre d’enfants à charge est de 947 euros versés en une seule fois pour chaque enfant à naître (ou adopté). En 2019, 547.000 familles ont pu en bénéficier. Son objectif : faire face aux premières dépenses liées à l’arrivée de l’enfant.
Dès lors, soyons logique. Quel sens y avait-il à devoir attendre les deux mois de son bébé pour pouvoir aménager sa chambre, acheter berceau, table à langer, poussette ? Un investissement financier essentiel et pourtant difficilement supportable, voire impossible pour les familles les plus modestes… Versée post naissance, cette prime perdait donc largement en substance.
A ce report de versement, annoncé à l’automne 2014, la CFTC n’a eu de cesse de s’opposer. Une opposition d’autant plus marquée, qu’elle venait alors grossir le rang des coupes sombres infligées à la politique familiale : baisse du plafond du quotient familial, fiscalisation de la majoration de pension, baisse des cotisations. Sans oublier le vote du partage obligatoire du congé parental, mesure dont on sait maintenant qu’elle pénalise les familles puisque les pères n’y ont pas recours…
Ce sévère plan d’économies s’est poursuivi avec le PLFSS 2015, dont les mesures étaient présentées comme une “modernisation” de la politique familiale. La CFTC avait évidemment dénoncé le cynisme de la démarche, destinée à faire admettre des économies conséquentes réalisées sur le dos des familles, avec, pour conséquences, le creusement des inégalités femmes-hommes, l’impossible conciliation des temps de vie et la précarisation des mères de famille.
Espérons que cette modification du versement de la prime de naissance annonce des jours meilleurs pour la branche Famille.