Quand le dialogue social a rendez-vous avec l’Histoire…

Chacun le sait, le dialogue social est au cœur de l’ADN CFTC. Depuis 100 ans et sans mauvais esprit, il est notre virus. Un virus allié qui nous fait grandir en responsabilité et en dignité. Le 1^er puis le 11 mai sont en approche. Deux dates emblématiques puisqu’il s’agira, pour la première, de fêter le Travail, de renouer, pour la seconde et pour certains, avec des conditions plus habituelles d’exercice. Le 1^er mai, la CFTC s’associera avec ses partenaires réformistes pour remercier toutes les femmes et tous les hommes qui, depuis 6 semaines, sont directement exposés au risque de contamination via divers publics. Une exposition qui permet aux confinés dont je suis de vivre normalement… ou presque, à notre économie de continuer à fonctionner ne serait-ce qu’en mode « dégradé ».

Si les conditions sont réunies, le 11 mai devrait accélérer le retour du travail en mode « présentiel ». Un retour qui concerne 10 millions de salariés, aujourd’hui en chômage partiel, auxquels s’ajoutent les 5 millions de télétravailleurs. Le défi est énorme ! Des sites ont d’ores et déjà ouvert leurs portes, dans la construction automobile notamment. Si on en croit les remontées du « terrain », la reprise de l’activité a, le plus souvent, fait l’objet d’une préparation concertée. Nos représentants du personnel ont ainsi pu faire valoir leurs préconisations en matière de réorganisation du travail, des préconisations globalement suivies d’effets.  

Mais force est de constater que toutes les entreprises ne jouent pas le « jeu ». L’implication des IRP est, trop souvent encore, réduite à sa pure formalité. L’excuse de l’éloignement, des prétendues limites de l’exercice dans sa version « dématérialisée », conduit parfois à appauvrir le « cérémonial ». Des entreprises s’emparent aussi des ordonnances et des souplesses qu’elles autorisent pour brouiller les pistes et mélanger chômage partiel et  télétravail. Il n’y a en général pas de surprises, ces entreprises n’ont pas la réputation d’être à la pointe du dialogue social…

Fidèle à sa pratique d’un dialogue responsable et constructif, la CFTC veut dans cette période difficile concilier protection des travailleurs et relance économique. Une mise en garde cependant : cette dernière doit obsessionnellement viser la sauvegarde de l’emploi et la protection sociale de TOUS nos concitoyens ! Pour ce faire, le respect du dialogue, de ses modalités comme de ses acteurs n’est pas négociable. La santé, la vie des travailleurs, de leurs familles est en question. La CFTC n’acceptera pas qu’une minorité de nos concitoyens abuse de sa position, de son pouvoir pour reprendre comme si de rien n’était la course aux profits, servir des dividendes à des gens qui ne manquent de rien et tenir pour secondaire l’impératif de sécurité !  

Les partenaires sociaux ont toutes les souplesses, tous les outils, toutes les compétences à disposition pour garantir aux travailleurs le respect de leur droit fondamental à la santé et à la sécurité au travail. Des atteintes à ce droit porteraient un coup violent sinon fatal à notre pacte social. La CFTC veut croire que les partenaires sociaux seront au rendez-vous de l’Histoire !