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« Les jeunes apportent un œil neuf au monde syndical », Leïla

23 décembre 2020 | Visages du syndicalisme

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Leïla, 26 ans, est agente de sécurité sur un site militaire (69). Adhérente depuis décembre 2018, elle est membre de son CSE et de la CSSCT, ainsi que déléguée syndicale.

Comment êtes-vous arrivée à l’engagement syndical ?

Tout en douceur. Lorsque les élections CSE se sont présentées dans l’agence de Lyon dont je dépends, j’ai décidé de me présenter pour aider les gens, car c’est dans ma nature. J’ai été élue, et la rencontre avec les autres membres de la section, et surtout mon président de région, un homme très investi et très professionnel, qui fait ça par passion, m’ont confortée dans mon engagement. Depuis, je suis aussi DS et membre CSSCT.

Pourquoi avoir choisi la CFTC ?

Tout simplement parce que je me suis renseignée, j’ai vu que la Confédération existait depuis près de cent ans, et qu’elle devait donc avoir fait ses preuves ! Depuis, je fais en sorte d’apporter mes connaissances et mon vécu, de les partager pour améliorer les conditions de travail. Je ne le fais pas que pour moi : je le fais pour mes amis, mes proches, mais aussi les générations futures.

Qu’est-ce qu’être militant jeune aujourd’hui ?

En tant que jeune, je/nous apportons un œil neuf aux générations plus anciennes, que j’écoute d’ailleurs avec beaucoup d’intérêt. Eux et nous sommes complémentaires et nous nous enrichissons mutuellement. Eux vont plus réfléchir, prendre des décisions posées. Nous sommes plus têtes brûlées, casse-cou, on est prêts à prendre plus de risques. Et puis nous apportons une autre façon de voir, notamment concernant la technologie : nous sommes familiers des réseaux sociaux, une vraie force de communication. J’utilise beaucoup Facebook et Instagram. Et il y a de plus en plus de jeunes qui s’intéressent au monde syndical, c’est très encourageant.

Est-ce facile d’être jeune, aujourd’hui ?

Non, c’est assez compliqué. Les entreprises voudraient déjà que l’on ait de l’expérience lors d’une première embauche. C’est ubuesque. Et puis ce qui est difficile aussi, c’est de trouver sa voie. Enfin pour certains. Nous sommes la génération du tout-tout-de-suite, il suffit d’un clic pour se commander un habit ou acheter du lait, et de nombreux jeunes souhaiteraient faire un copié-collé de ce modèle pour le boulot. Ils n’ont pas envie de faire d’efforts ! Certains ne vont sûrement pas être d’accord, mais c’est la vérité !

Enfin, pensez-vous que votre engagement syndical ait pu empêcher d’éventuelles évolutions professionnelles ?

Oui, malheureusement. Et il n’y a pas que ça. Déjà, je suis une femme, dans un monde d’hommes, et je suis jeune. Comme je suis DS et élue CSE, j’ai des connaissances que des hommes plus âgés ou plus hauts dans la hiérarchie n’ont pas. Ils n’apprécient pas forcément de devoir venir chercher les informations auprès de moi. Et puis, en tant que syndicaliste, j’ai du pouvoir… En cas d’évolution, j’aurais encore plus de responsabilités ; beaucoup trop aux yeux de certains, que ça effraie. Notre monde a bien évolué, mais certains clichés ont la vie dure.

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