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Ré-enchâsser l’économique dans le vivant : du dialogue social environnemental

26 avril 2022 | Espace pressePublications

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Étude réalisée par Patrice Le Roué pour la CFTC : « Cette collection, conçue pour les acteurs de terrain, syndicalistes ou non, propose des analyses et réflexions sur les grands défis économiques et sociaux d’aujourd’hui. S’inspirant des principes sociaux chrétiens, cette série d’ouvrages esquisse les contours d’une société où l’homme aurait prééminence sur la logique économique. »

Étude IRES : Ré-enchâsser l’économique dans le vivant

Il en est de l’économie comme de ces rivières qui, gonflées par des pluies torrentielles, sortent de leur lit et divaguent – au sens propre comme au figuré –, emportant tout sur leur passage, causant des dommages aux hommes et à leur environnement. Guidée par le seul appât du gain, l’économie dicte aux peuples leurs comportements et, aux États, leur politique. La situation a empiré au milieu des années 1970 avec l’avènement du capitalisme financier et la puissance des actionnaires et des acteurs de marché. L’enjeu, aujourd’hui, est de remettre l’économie à sa place, de la ré-enchâsser dans le vivant.

De fait, comme l’a montré René Passet, l’économie n’est qu’un sous-ensemble du social, lui-même inclus dans la biosphère ; à ce titre, elle n’a pas à leur imposer ses lois. Il apparaît, dès lors, que le concept même de développement durable qui place sur un pied d’égalité l’économie, le social et l’environnement, n’est pas pertinent et ne sert qu’à masquer la domination de la première sur les deux autres. Les politiques à mettre en œuvre pour endiguer l’économie ne sauraient être que techniques, mais doivent s’inscrire dans un projet de société qui place les femmes et les hommes au cœur de leurs préoccupations.

Dans cette perspective, le changement de paradigme économique devient non seulement une évidence, mais aussi une nécessité. Cela consisterait à passer d’une économie dont les ressorts sont la croissance effrénée de la production et l’accumulation à une économie dont la finalité deviendrait le « plein développement des hommes » (François Perroux) par la satisfaction de leurs besoins fondamentaux dans le respect de leur environnement : non plus produire plus pour accroître la productivité, mais produire mieux pour satisfaire les besoins essentiels de la personne (santé, éducation, culture, logement, conditions de travail, protection sociale, environnement…) dans des conditions de travail « dignifiantes » ; non plus une finance orientée vers la rente, mais vers l’investissement ; non plus des entreprises qui soumettent les salariés, mais des entreprises qui associent les travailleurs à leurs orientations stratégiques dans le cadre d’une participation bien comprise ; non plus un État au service de l’oligarchie, mais un État garant de l’intérêt général dans le souci du bien commun. Telles sont les grandes lignes de cet essai qui, en outre, accorde une place centrale au dialogue.

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