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Édito. Redécouvrir pour mieux reconnaître la « valeur travail »

26 mars 2020 | Social

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photo cyril fanny

En novembre dernier, le Congrès de la CFTC mettait à l’honneur la « valeur travail ». Si cette valeur est au cœur de notre réflexion et de notre combat depuis 100 ans, nous n’imaginions pas alors avec quelle urgence et quelle gravité elle se rappellerait à nous 4 mois plus tard.
La motion d’orientation votée à Marseille formule cette évidence si facilement oubliée quand tout va bien : « chaque travailleur est complémentaire des autres pour faire société par des actes ». Ces actes qui font société parce qu’ils nous relient les uns aux autres sont des actes de production. A ce titre, ils font aussi l’économie réelle ! « Réelle » en ce qu’ils conçoivent, fabriquent et livrent des biens, des marchandises qui répondent à nos besoins de consommateurs. Si ces besoins sont de tous ordres en temps ordinaires, la crise sanitaire et son pendant économique nous conduisent à nous interroger, plus que jamais, sur nos besoins essentiels.

Je veux ici « sélectionner » et valoriser 3 secteurs dont le travail n’est pas toujours, loin s’en faut, reconnu à sa juste valeur. C’est particulièrement le cas des métiers du transport et de la logistique. Qu’il s’agisse des ambulanciers, des conducteurs de bus, des convoyeurs de fonds ou encore des livreurs, qu’ils transportent par route, air, mer ou rail, qui ne mesure aujourd’hui à quel point ces travailleurs sont indispensables à notre « bien vivre ensemble » ? Sans eux, il sera vite difficile sinon impossible d’approvisionner les chaînes de production, de nous soigner ou encore de nous nourrir parce que, jusqu’à preuve du contraire, nos assiettes ne seront pas livrées par notre box internet … pas directement du moins. Pensons ici aux livreurs « ubérisés » dont la santé au travail préoccupe généralement peu les plateformes. Aujourd’hui en première ligne pour satisfaire le plus élémentaire de nos besoins, ils s’exposent d’autant plus au risque de contamination qu’ils ne bénéficient d’aucun équipement.

D’autres travailleurs sont tout aussi indispensables à la « chaîne logistique ». Il en va ainsi des métiers du ménage et du gardiennage. Au service des entreprises ou des particuliers via les syndicats de copropriété, ils assurent quotidiennement ou presque le nettoyage de nos lieux de vie et/ou de travail. Ils prennent en charge la petite maintenance tout en veillant sur la sécurité des biens et des personnes. Ce faisant, ils rendent « vivables » ces lieux qui nous sont si familiers, rien de moins !

Un autre secteur d’activité dit « de service » accompagne et rend possible la mise à disposition des biens et marchandises dont nous dépendons : les banques. Nous y déposons et sécurisons nos revenus et notre épargne. Réinjectées sous forme de crédits dans l’économie réelle, ces liquidités financent tous les maillons de la chaîne de production. Parce qu’on les confond avec les mauvais usages de la finance qui n’est pourtant qu’un outil, ces métiers et ces travailleurs sont trop souvent et très injustement mis sur la sellette. Le chargé de clientèle n’est pas un spéculateur, je veux ici lui rendre hommage !

A l’heure où j’écris ces lignes, nous attendons la publication d’un décret devant définir les « secteurs d’activités particulièrement nécessaires à la sécurité de la Nation et à la continuité de la vie économique et sociale ». Qu’ils soient ciblés ou non, nous devrons après la crise sanitaire reconsidérer l’apport de ces métiers à l’économie réelle. Il nous faudra les reconnaître et les rémunérer à leur juste valeur !

Crédit photographique : Fanny Maréchal
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