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Quand vient l’heure des choix, l’édito de Cyril Chabanier

25 mai 2020 | Social

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L'édito de Cyril Chabanier, président confédéral

La bascule du confinement au déconfinement renouvelle depuis 15 jours le lot des interrogations auxquelles il faut bien maintenant nous confronter. Les mesures gouvernementales comme réponses immédiates à l’urgence et à la gravité de la situation s’imposaient. Associée à leur définition comme à leur déploiement, la CFTC a toujours considéré et défendu que leur coût devait être soumis à un seul impératif : la santé de nos concitoyens. Si elle a consenti à laisser courir la dette, la CFTC ne manquera pas à son devoir, celui de contribuer à définir les modalités de résorption de la dette. Un nouvel impératif se dessine alors : ne pas se défausser sur les générations futures !

Le challenge s’avère d’autant plus complexe que les besoins en mesures d’accompagnement n’ont pas disparu avec la reprise d’activité, par ailleurs bien fragile. Avec un recul du PIB estimé à plus de 8% pour 2020 et un taux de chômage en passe de retrouver ses plus hauts niveaux, le temps n’est pas venu pour l’Etat de se retirer. Mais n’oublions jamais que l’Etat, c’est nous tous ! Par nos choix démocratiques, par nos impôts destinés à financer ces choix, nous sommes tous appelés à refuser, enrayer l’effondrement économique et social qui menace.

Je donne ici un exemple de la complexité des questions, donc des choix qui s’offrent à nous. Un projet de loi vise à transférer 136 milliards de dette à la CADES, la Caisse d’amortissement de la dette sociale. Certaines des composantes de cette dette relèvent assurément de notre responsabilité de gestionnaires de la sécurité sociale, je pense notamment à la prise en charge des soins délivrés aux victimes du Covid. D’autres composantes renvoient à des logiques d’équipement qui sont du ressort de l’Etat, seul responsable du sous-investissement qui caractérise l’hôpital depuis des lustres et qui a contraint au confinement. Si le report de l’échéance de la dette est une option « confortable » à court terme, le monde du travail, l’Etat et d’autres contributeurs devront à plus long terme prendre leur juste part de l’effort.

De nombreux autres exemples pourraient illustrer la multiplicité et la complexité des choix auxquels nous allons être soumis dans les semaines, mois et années qui viennent. Je ne crois pas qu’il y ait pour chacun d’eux une vérité absolue. Personne n’aura, seul, tout à fait raison ou tout à fait tort. Rien ni personne n’incarnera, seul, l’intérêt général. Les réponses à toutes ces problématiques, anciennes ou nouvelles, ne seront économiquement efficaces et socialement acceptables que si chacun prend part, directement ou indirectement à leur définition.

Munie de sa boussole qui lui indique le cap à tenir, celui du bien commun, la CFTC prendra ses responsabilités avec une préoccupation majeure, toujours la même : la défense des familles et de l’emploi !

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