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Édito. Pas de solution à la crise sans un dialogue social fort et responsable !

22 mars 2020 | Social

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photo cyril bernard

Je le suggérais il y a quelques jours, plusieurs « France du travail » se dessinent durant cette première semaine de confinement. Il y a les entreprises qui recourent à l’activité partielle, celles qui poursuivent l’activité en organisant autant que possible le télétravail, celles qui « déstockent » les compteurs « congés payés » et/ou RTT et celles qui peuvent actionner simultanément plusieurs de ces leviers. Loin de les opposer, nous devons penser et organiser leur complémentarité pour solutionner la crise sanitaire, qui demeure notre préoccupation première, sans mettre à terre durablement l’économie du pays donc l’emploi.

Le dialogue social en entreprise, dans les branches comme au niveau national reste le meilleur moyen de concilier ces deux enjeux. Leur imbrication vertueuse constitue le plus grand défi que les partenaires sociaux et les pouvoirs publics se doivent de relever aujourd’hui. Nos élus CFTC en entreprises comme dans nos services publics ne sont pas au chômage technique ! Qu’ils télé-travaillent ou qu’ils assistent leurs collègues sur les chaînes de production, ils sont au contact et à l’écoute des situations réelles de travail. Ils nous remontent quotidiennement les difficultés rencontrées ainsi que les questions de droit auxquelles ces difficultés renvoient.

Si ces dernières touchent à des domaines aussi variés qu’il y a de situations de travail, une forte tendance se dégage cependant : Quid de la possibilité pour un travailleur d’user de son droit de retrait s’il estime que ses conditions de travail l’exposent à un risque élevé de contamination par le COVID-19 ? En temps ordinaire, le droit n’est pas silencieux sur des sujets similaires sauf que ce temps-ci n’a rien d’ordinaire. La CFTC demande donc aux employeurs de prendre, plus que jamais, toutes les mesures nécessaires pour prévenir la réalisation du risque de contamination des salariés.

Les « gestes barrières » et les règles édictées par le gouvernement doivent être appliqués strictement. Si besoin, l’organisation du travail doit être reconfigurée de manière à rendre possible l’application de ces règles. C’est possible ! Des bonnes pratiques se déploient, elles ne demandent qu’à être diffusées plus largement. Elles sont le fruit d’un dialogue social riche et imaginatif qui, souvent, relève de la culture d’entreprise. Il arrive aussi qu’on le découvre ou redécouvre parce que « nécessité fait loi ».

A ses élus, comme à ses adhérents, la CFTC demande de prioriser le droit d’alerte comme moyen de signaler à l’employeur l’existence de situations de travail susceptibles de présenter un danger grave et imminent pour la santé des travailleurs. Aux employeurs, la CFTC demande de réunir, au plus vite, sous une forme ou sous une autre, les instances de représentation du personnel. Dans ce cadre, les partenaires sociaux doivent pouvoir penser et mettre en place une organisation du travail qui permette le strict respect des règles édictées par le gouvernement. A ce dernier, la CFTC demande de donner aux élus les moyens d’exercer leur mandat (possibilité de se déplacer…) et de veiller à ce que les entreprises ne dérogent pas à cette obligation de dialogue social.

Dans les cas où ces conditions ne sont pas réunies, la CFTC soutiendra les travailleurs qui feraient usage de leur droit de retrait.

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