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Le travail se réorganise, les risques se troublent

17 février 2022 | Social

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« Le travail post-Covid : quelles évolutions des organisations de travail ? Quels enjeux en santé et sécurité ? » L’INRS et Futuribles se sont projetés à moyen terme pour défricher les changements probables. Autant de pistes dont nous devons nous saisir, pour continuer à protéger les travailleurs.

Travail_ INRS

« Bien malin celui qui saura dire avec précision ce que seront les organisations du travail dans cinq ans », prévient François de Jouvenel, de Futuribles. Pourtant, un groupe de travail réunissant l’INRS et Futuribles s’est penché sur le sujet. L’objectif : anticiper pour se préparer au mieux à ce qui pourrait advenir, en termes d’organisation du travail et de conséquences sur la santé et la sécurité des salariés.

Bifurcations

Face à la crise du Covid-19, les entreprises ont dû adapter – voire bricoler – leurs organisations du travail. La CFTC comme les autres OS ont d’ailleurs su hisser le dialogue social à hauteur de ces défis. Certaines mesures répondent à la distanciation physique imposée par la conjoncture. D’autres sont plus structurelles : elles participent à une accélération des changements à l’œuvre, comme l’individualisation des relations de travail, la place croissante du numérique ou encore les interrogations autour de l’internationalisation des chaînes de production.

La crise a créé du désordre, mais aussi des circonstances favorables pour introduire ou accélérer des bifurcations dans les organisations du travail.

Ainsi, collaborateurs, clients et consommateurs portent une attention croissante à la responsabilité sociale et environnementale des entreprises. Robotisation et transition écologique engendrent des mutations fortes de secteurs productifs, qui se traduiront par des besoins de reconversion et d’accompagnement des parcours professionnels. Surtout, le travail à distance s’est installé de façon pérenne. Les salariés ont été mis, individuellement et collectivement, en situation de plus grande autonomie, et cette autonomie élargie a porté ses fruits. L’enjeu va être de s’adapter à un monde hybride, qui mixe travail en présentiel et en distanciel.

Préserver le collectif

Qui dit changement dans les organisations dit variation des risques professionnels. Par exemple, l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) expose à des risques psychosociaux, de TMS[1], à ceux induits par le travail statique… Paradoxalement, il apparaît que les TIC constituent aussi un outil intéressant dans la réduction de certains risques (elles permettent un meilleur partage de l’information, par exemple). À condition d’intégrer les travailleurs aux processus d’utilisation. La tendance des organisations à rechercher l’agilité entraîne des pratiques néfastes à la santé (horaires atypiques, intensité du travail…). Le recours accru à la « plateformisation » brouille les statuts d’emploi des travailleurs. Ces deux orientations posent la question de la préservation des collectifs de travail, dont la fragilisation a des impacts multiples (sur l’intégration des nouveaux embauchés, sur la transmission, sur la prévention en entreprise…).

[1] Troubles musculo-squelettiques.

Stéphanie Baranger

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