Pascale Coton, invitée au Club de l’économie du « Monde »
3 mai 2022 | Espace presseÉvènementLa CFTC dans les médias
Pascale Coton, vice-présidente de la CFTC, Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, ainsi que l’économiste Patrick Artus et le politologue Jérôme Fourquet ont confronté leurs points de vue, alors que la bataille contre la réforme des retraites voulue par Emmanuel Macron est déjà engagée. (Le Monde)
Le sujet des retraites, volontairement mis en avant par Emmanuel Macron avant sa réélection, est une piste d’économie évidente, mais éminemment sensible socialement… sauf chez les retraités.
Geoffroy Roux de Bézieux : Le président de la République a eu raison d’annoncer la couleur pendant la campagne présidentielle : il va falloir travailler plus longtemps, jusqu’à 64 ans ou 65 ans. J’ai toujours pensé que la réforme précédente avait échoué parce qu’elle n’avait pas été détaillée pendant la campagne de 2007. Là, les choses sont dites : le président de la République a, selon moi, la légitimité pour faire aboutir ce chantier.
Jérôme Fourquet : Je serais moins affirmatif que Geoffroy Roux de Bézieux. Depuis vingt ans, les Français sont très réticents à l’idée d’allonger la durée de la vie active. La seule catégorie de la population massivement acquise au report de l’âge du départ à la retraite, ce sont les retraités, qui traditionnellement votent à droite. Le basculement d’une partie de l’électorat de droite vers Emmanuel Macron est vraisemblablement lié à son annonce sur les retraites. Mais ce sera très compliqué de faire passer la pilule auprès du reste des électeurs, même si le sujet du financement de la dépendance engendre une réelle angoisse.
Pascale Coton : La façon dont le sujet est posé est très irritante. A chaque fois qu’un problème budgétaire se présente, on nous explique qu’il va falloir travailler plus longtemps. Les salariés ne veulent plus entendre cela. Ce qu’ils demandent, c’est de pouvoir travailler dans de bonnes conditions. Ils veulent également que les inégalités existantes soient corrigées. Par exemple, est-il normal que les femmes à bas salaires doivent travailler jusqu’à 67 ans pour bénéficier d’une retraite complète ? Une réforme des retraites digne de ce nom doit prendre en compte tous ces aspects.
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