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Assurance maladie : du bon usage de cet amortisseur qui nous protège

6 avril 2020 | Social

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photo cyril bernard

Par Cyril Chabanier, président confédéral

La crise financière de 2008 nous l’avait déjà prouvé : la sécurité sociale « à la française » joue un rôle d’amortisseur sans équivalent ou presque face aux chocs économiques et sociaux de toutes natures. La crise du Covid-19 n’échappe pas à la règle ! Malgré 60 milliards de perte de richesses par mois de confinement, une estimation de l’OFCE, des solutions ont vite été déployées pour protéger les entreprises et les travailleurs. Les images qui nous parviennent du monde entier nous prouvent aussi et malheureusement qu’en l’absence d’un tel amortisseur, l’injonction à « rester chez soi » ne sera pas tenable partout, du moins pas très longtemps.

Pour atténuer au mieux les effets de la contagion comme du confinement, notre système de sécurité sociale a donc pris, au plus vite, les mesures nécessaires. Nos systèmes d’assurance chômage et de soins de santé sont, sans surprise, les plus sollicités. Pour nos concitoyens dont l’activité n’est pas télétravaillable, mais à qui revient désormais la noble mission de « faire l’école » à la maison, l’un des deux parents peut demander un arrêt de travail à son employeur pour garde d’enfants de moins de 16 ans. Il perçoit alors de l’Assurance maladie une indemnité, en lieu et place du salaire. Côté « entreprises », le recours au chômage partiel a vu ses conditions considérablement améliorées, qu’il s’agisse de l’éligibilité des situations (employeurs et travailleurs), ou encore des niveaux d’indemnisation dont je rappelle le cofinancement par l’Etat et l’UNEDIC.

Si les colonnes « dépenses » de l’assurance maladie et de l’assurance chômage sont mises à rude épreuve, les colonnes « recettes » ne sont pas en reste ! Pour soutenir les entreprises présentant de grosses difficultés de trésorerie, le réseau des Urssaf concède des mesures exceptionnelles permettant de reporter, voire supprimer, tout ou partie du paiement des cotisations salariales et patronales. Qu’on me comprenne bien, la CFTC valide toutes ces mesures ! Classiques pour certaines d’entre elles, plus innovantes pour d’autres, elles concrétisent une fois de plus ce rôle d’amortisseur sans lequel la crise serait, en France, plus durement vécue encore.

Je veux cependant rappeler la logique à l’œuvre. Il n’y a pas de « cagnotte magique » pour financer de telles mesures. Il n’y a que la solidarité nationale et je l’espère, demain, européenne ! Il y a nos cotisations et plus largement nos impôts. Il y a l’endettement de l’Etat, notre Etat qui, pour nous protéger, fait le choix de s’affaiblir. Dans un tel contexte et sans moralisme, la CFTC appelle les entreprises à faire preuve de responsabilité dans l’usage des possibilités qui leur sont accordées. Il n’est, par exemple, pas concevable de conjuguer chômage technique et télétravail. Soucieuse de vérité et d’équilibre, la CFTC appelle aussi les travailleurs à ce même sens des responsabilités. La relance de notre économie, au sortir du confinement, sollicitera pour de nombreux mois encore notre amortisseur social. Celui-ci ne sera durablement efficient que si chacune des dépenses est ciblée là où c’est absolument nécessaire.

Enfin, je ne peux conclure cet édito sans évoquer celles et ceux qui actionnent au quotidien les mécanismes de cet amortisseur. Je pense bien évidemment à tous les agents des organismes de protection sociale qui, sans faille et sans retard, relèvent le défi quotidien de servir les prestations, les allocations et autres pensions dans des conditions d’urgence donc de pression sans précédent. Ils méritent eux aussi nos remerciements !

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