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Anticiper les transitions professionnelles par une gestion territoriale des emplois et compétences

16 octobre 2020 | Social

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Le 5 octobre, le ministère du Travail a présenté aux partenaires sociaux son projet de CPF “métiers en tension”. Son intention ? Créer un dispositif de transition professionnelle collectif inspiré du CPF de transition, pour orienter les salariés vers les métiers qui connaissent des difficultés d'appariement.

La CFTC soutient l’idée d’une réflexion sur les métiers en tension et les transitions professionnelles, mais défend une vision plus ambitieuse des reconversions, misant sur l’anticipation et la dynamique des territoires, et préservant le libre choix du salarié. En élargissant ainsi la problématique du ministère, il devient possible d’envisager des solutions pérennes, apportant leurs bienfaits pendant, mais aussi après la crise.

Pour une orientation plus prospective des reconversions

Le projet du ministère se limite en effet au cas des entreprises de plus de 300 salariés, qui se verraient offrir la possibilité (dans le cadre de la GPEC) de proposer à leurs salariés ou à certains de leurs salariés un projet collectif de reconversion, financé par le CPF de transition selon de nouvelles modalités. La CFTC en profite pour rappeler qu’elle demande depuis plusieurs années un abaissement des seuils rendant obligatoire l’instauration d’une gestion prévisionnelle des emplois et compétences, afin de généraliser ce dispositif d’anticipation des besoins. Par ailleurs, un tel projet se prive d’une vision territoriale des besoins en emploi.

Avec ses homologues paritaires, la CFTC a présenté ses propositions dans un document de synthèse sur la question du CPF de transition professionnelle collective, la discussion sur les métiers en tension faisant l’objet d’une autre rencontre.  Il s’agit pour l’essentiel, de mieux coordonner les outils et les  acteurs existants (plutôt que d’en créer de nouveaux et de complexifier le système), pour anticiper les tensions sur le marché du travail, et de penser à une échelle territoriale la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. La CFTC tient également à ce que le salarié garde la main sur l’utilisation de ses droits acquis dans son CPF : l’usage collectif de son CPF peut lui être proposé, mais pas imposé. Le salarié doit pouvoir garder l’initiative de sa reconversion, et, le cas échéant, explorer d’autres pistes que celles jugées pertinentes par son employeur, comme, par exemple, le PSE (plan de sauvegarde de l’emploi) ou le CSP (contrat de sécurisation professionnelle).

La CFTC, par ailleurs, milite également pour un abondement plus important des CPF, notamment via le partage de la valeur* (voir encart).

Pour une anticipation des besoins à l’échelle territoriale

Comment faire correspondre les formations avec les besoins des différents métiers et bassins d’emploi ? Grâce à la GPEC. Cet outil de gestion anticipative des ressources humaines est habituellement utilisé en entreprise.

Il s’agirait ici de l’appliquer aux branches et aux régions. Ce ne serait plus simplement une GPEC mais une GPEC-T : “gestion prévisionnelle des emplois et compétences territoriale”, ayant en vue des bassins d’emplois complets, plus représentatifs des dynamiques économiques réelles.

Le partage de la valeur au secours des transitions professionnelles

Afin de financer les abondements de CPF, la CFTC avance une autre idée, qui relève du partage de la valeur (“abondement patronal” dans nos propositions), thème également au menu des concertations. 

La CFCT défend depuis longtemps une répartition des bénéfices nets de l’entreprise en trois tiers : ⅓ pour les salariés (intéressement et participation dans la plupart des cas), ⅓ pour les actionnaires (dividendes), et ⅓ pour l’entreprise (investissements). 

Or beaucoup d’entreprises sont certes en difficulté à cause du Covid-19. Mais un certain nombre ont amélioré leurs résultats, par exemple dans les télécommunications, la vente de deux-roues ou les jardineries. Et bénéficient pourtant comme les autres des baisses d’impôts sur la production.

Il serait donc juste, selon la CFTC, que la part de leurs bénéfices revenant à leurs salariés prennent aussi la forme d’abondements aux CPF. Ce qui ne les dispense pas de revaloriser les salaires.

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