1er mai travaillé ou chômé : ce que dit la loi, ce qu’en pense la CFTC
28 avril 2025 | SocialVie pratique
Ces derniers jours, des patrons d’enseignes de boulangerie se sont plaints de ne pas pouvoir ouvrir le 1er mai. Certains d’entre eux avaient notamment écopé d’amendes l’année dernière, quand il s’était avéré que leurs salariés avaient effectivement travaillé à cette date. A cet égard, une proposition de loi – soutenue par le gouvernement – vient d’être déposée au Sénat, afin de permettre aux boulangers et aux fleuristes d’ouvrir le 1er mai. La CFTC s’y oppose fermement : pour notre organisation, le 1er Mai doit rester – comme la loi le prévoit actuellement – le plus universel des jours fériés.
Ce lundi 28 avril, la ministre du travail Catherine Vautrin s’est prononcée en faveur de l’ouverture des boulangeries le 1er mai. « Il pourrait y avoir un aménagement de la loi, de façon à répondre à ce qui est une tradition dans notre pays, qui est celle du pain » a-t-elle expliqué sur l’antenne de TF1. A ce sujet, le gouvernement soutient notamment une proposition de loi fraichement déposée au Sénat : elle vise à permettre aux établissements déjà autorisés à ouvrir le dimanche – comme les boulangers et les fleuristes- de pouvoir le faire aussi le 1er mai. Les salariés qui travailleraient ce jour-là le feraient alors sur la base du volontariat. La CFTC s’oppose néanmoins à cette initiative: journée de lutte pour le droit des travailleurs et travailleuses, le 1er mai doit rester un jour férié sanctuarisé. A ce titre, quelques rappels juridiques de base s’imposent.
Une exception qui ne serait pas justifiée
Le 1er Mai bénéficie d’un statut particulier, puisqu’il s’agit du seul jour férié obligatoirement chômé et rémunéré pour tous les salariés, en application de la loi. Il s’agit d’une disposition d’ordre public absolu : il n’est pas possible d’y déroger, que ce soit par accord collectif ou sur volontariat du salarié. Il existe cependant (déjà) une exception pour les établissements et services qui, en raison de la nature de leur activité, ne peuvent pas interrompre le travail : les transports, les hôpitaux, etc…On comprend donc bien que les boulangeries, dont l’activité peut être suspendue une journée sans qu’il y ait de dommages significatifs pour la collectivité, ne soient pas concernées. Précisons, par ailleurs, que les employeurs boulangers peuvent dans l’absolu travailler le 1er mai, tant qu’ils ne font pas travailler leurs salariés ce jour-là.
Le droit du travail se prend un pain !
1⃣ le "volontariat" dans les TPE est plus que relatif !
2⃣"Sécuriser le droit" ? Au contraire : créer des exceptions, créer du flou.
3⃣"Répondre aux attentes des boulangers" ? Pourquoi les leurs en particulier et pas celles des salariés ? https://t.co/mgGIR5auw4
— Cyril Chabanier (@ChabanierCFTC) April 28, 2025
Ne pas affaiblir l’universalité du 1er mai
Les établissements et services pour lesquels la continuité de l’activité est indispensable sont donc les seules entreprises et institutions autorisées à faire travailler leurs salariés le 1er mai. Le cas échéant, le salarié perçoit le double de son salaire. Pour la CFTC, la législation actuelle relative au 1er mai fait donc déjà parfaitement son office: y ajouter des exceptions, c’est affaiblir l’universalité et l’importance de cette journée, qui doit rester exceptionnelle et chômée, pour l’immense majorité des travailleurs.
AC