Pandémie de Covid-19 : l’édito de Cyril Chabanier
6 décembre 2021 | Évènement
Cyril Chabanier, président de la CFTC, revient sur la pandémie de Covid-19 à l’aune d’une nouvelle vague et des fêtes de Noël.
Les annonces relatives à la 5e vague me font l’effet d’être Bill Murray, l’acteur principal du film Un jour sans fin, contraint de revivre indéfiniment la même journée. Comme beaucoup de nos concitoyens, j’ai pensé que le très bon taux de vaccination atteint en France nous épargnerait un retour à « la case départ ». À l’heure où j’écris ces lignes, rien ne prouve que nous y serons forcés. Les dernières évolutions nous invitent toutefois à la plus grande vigilance : près de 5 0000 nouveaux cas par jour, 6 000 classes fermées, un nouveau variant, le désormais célèbre « Omicron » qui dégrade la protection acquise grâce au schéma vaccinal complet et sonne le tocsin de la dose de rappel…
Autant de signaux dont le monde du travail doit s’emparer pour limiter au plus vite la contagion. La bonne nouvelle, c’est que nous avons appris de nos expériences depuis mars 2020. Si nous avons baissé la garde ces derniers mois, nous n’avons pas pour autant oublié l’importance des gestes barrières. Respect des distances, port du masque en intérieur, lavage fréquent des mains, aération… Tous ces gestes sont à la portée de tous que l’on soit pour ou contre le vaccin ou le Pass sanitaire. Nous n’avons pas non plus oublié de négocier dans nos lieux de travail une organisation où le télétravail, quand c’est possible, permet de limiter les contacts. Nous avons même, pour ce faire, un ANI dont la partie consacrée aux « situations exceptionnelles » permet aux CSE de définir les solutions les plus adaptées à chaque entreprise.
Je ne dérogerai pas à la règle fixée depuis le début de la pandémie, à savoir respecter la liberté de conscience de chacun. Mais en tant que responsable syndical, je me dois de vous dire comment je vois les choses.
Le respect des gestes barrières et toutes les négociations du monde pourraient ne pas suffire à surmonter cette 5e vague si la dynamique de vaccination venait à s’inverser. Sans elle, comment écarter les mesures les plus radicales que personne ne regrette, j’en suis certain, je pense au confinement et autres couvre-feu ? Une seule statistique me conduit à tenir ce positionnement : se faire vacciner divise par 10 le risque d’hospitalisation avec les conséquences trop souvent tragiques que l’on connaît pour les malades et leurs familles. Se faire vacciner, c’est aussi préserver l’hôpital et ses services de réanimation ne serait-ce que pour traiter comme il se doit les autres pathologies. À ce que je sache, ces dernières n’ont pas eu la générosité de se mettre en grève pour laisser la place au seul coronavirus !
D’aucuns penseront que cet appel à la vigilance et à la responsabilité de chacun « plombe » un peu l’ambiance à quelques jours des fêtes de Noël. Mon souci, vous l’aurez compris, c’est de nous remobiliser, moi le premier, pour que ces fêtes se vivent dans les meilleures conditions !