Messageries instantanées : quels impacts sur le salarié ?
9 mai 2019 | Social
Reflet de l’évolution des méthodes de management, l’utilisation des nouvelles technologies accompagne aujourd’hui l’apparition des modes d’organisation moderne du travail. Une pratique devenue monnaie courante, qui comporte pourtant des dérives.
Appelées aussi Chat Ops, ou chats internes, les messageries instantanées à caractère professionnel ont désormais conquis l’univers de nombreuses entreprises. Simple outil de gestion de l’information pour certains, véritable pilier de l’organisation du travail pour d’autres, ces formes d’interaction professionnelle modernes ne sont pas sans présenter des risques pour les salariés, notamment sur le plan psychosocial.
De quoi parle-t-on ?
Slack, Hangouts, Teams… Il existe désormais une multitude de services de messagerie instantanée, largement utilisés par les entreprises pour faciliter la circulation de l’information entre salariés. À la manière des messageries à caractère personnel comme WhatsApp ou Telegram, les ChatOps sont faciles à prendre en main et permettent à leurs usagers de s’échanger des documents ou des idées de façon plus instinctive et moins formelle que les mails.
À quoi servent-elles ?
Les messageries instantanées sont principalement utilisées pour fluidifier la communication entre salariés, ainsi que le partage d’informations et de documents. Elles permettent de gagner du temps, mais également d’être mobile, puisqu’elles sont disponibles à la fois sur ordinateur et sur Smartphone.
Quelles en sont les dérives ?
L’utilisation abusive des ChatOps peut mener à une intensification du travail et des flux d’information, et ainsi entraîner une surcharge d’activité pour le salarié. Reposant sur un système de notifications utilisable sur ordinateur comme sur Smartphone, les applications ChatOps ont souvent tendance à entraîner la surinformation, requièrent une attention constante, et s’invitent alors dans les bureaux comme à la maison.
Sur le long terme, l’emploi exagéré des ChatOps peut devenir un véritable frein à la déconnexion comme à la concentration, et ainsi engendrer un état de stress, entraînant à plus ou moins long terme des conséquences pour la santé physique ou mentale des salariés (dépression, anxiété, burn-out).
Fanny Maréchal
Comment s'en prémunir ?
Des mesures de prévention peuvent être engagées, par exemple en définissant au préalable une charte d’utilisation de ces messageries en interne, ou en négociant un accord sur le droit à la déconnexion, en valorisant toutefois l’efficacité des canaux d’échanges traditionnels.
La CFTC milite et agit pour le droit à la déconnexion, la conciliation des temps de vie, et la mise en place d’une évaluation de l’exposition aux risques psychosociaux de façon assez régulière par l’employeur. Ces initiatives s’inscrivent dans une véritable recherche d’équilibre, entre performance de l’entreprise et respect des conditions de travail des salariés.
