Favoriser l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap : place aux actes !
11 mai 2020 | Social
L'édito de Cyril Chabanier, président confédéral
Le ministre de la Santé a annoncé jeudi dernier le versement d’une prime destinée aux professionnels travaillant dans les établissements accueillant des personnes en situation de handicap. Le même jour, Sophie Cluzel, Secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées, échangeait avec les partenaires sociaux au sujet des salariés en situation de handicap pendant la crise sanitaire et dans la perspective du déconfinement. Il était temps ! Sans vouloir mettre en concurrence les difficultés vécues par nombre de nos concitoyens durant ces deux derniers mois, force est de reconnaître que le sujet n’a pas fait la une des médias. « Comme d’habitude », pourriez-vous me répondre !
L’Agefiph estime pourtant à plus de 270 000 le nombre de salariés en situation de handicap actuellement concernés par l’activité partielle. De son côté, le Conseil scientifique Covid-19 estime que les 160 000 personnes concernées vivant dans des structures d’hébergement collectif font partie des populations à risque dont le retour à l’activité doit être retardé. J’ai dit et je redis que la santé doit primer sur toute autre considération. Cette préoccupation ne saurait pour autant nous détourner d’une injustice qui se profile, celle d’une surexposition au chômage de longue durée des personnes en situation de handicap.
Nous devons et pouvons agir pour qu’il en soit autrement. Les dispositifs ne manquent pas. Citons, pour ne prendre qu’un exemple, la plateforme « Mon Parcours Handicap ». Lancée, début mai, par le Secrétariat d’Etat chargé des Personnes handicapées en partenariat avec l’AGEFIPH et la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), cette plateforme est conçue comme point d’entrée unique d’information, d’orientation et de services. Son ambition est, entre autres, de remédier aux habituelles difficultés d’accès. Comme tout citoyen, les personnes en situation de handicap ont droit à une information fiable, accessible et adaptée à toutes les formes de handicap.
D’autres progrès restent à accomplir en matière de coordination, dans nos territoires, des divers réseaux institutionnels. Les dispositifs « parisiens » n’ont de sens et d’efficacité que s’ils sont localement relayés, appropriés. Si la CFTC siège dans les instances nationales et paritaires de l’AGEFIPH, du FIPHFP (Fonds d’insertion pour les personnes handicapées dans la fonction publique) et de la CNSA, elle doit prendre toute sa part de l’effort de dynamisation des acteurs locaux sur ce sujet. Pour ce faire, elle mobilisera l’expertise de son réseau de « Référents Handicap » implanté dans nos territoires et nos fédérations. Des référents qui siègent, par ailleurs, au sein des CAF, des Cap emploi ou encore des Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH), autant d’instances locales à qui revient la mission de favoriser l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap.
Ces dernières jouissent du même droit au déconfinement ! Retrouver le travail et les collègues, après une longue période de désocialisation, est essentiel pour elles comme pour tous. Qui ne dit aujourd’hui vouloir contribuer à bâtir une société plus « inclusive » ? Les belles paroles et autres éléments de langage s’envolent légers comme l’air, seuls les actes restent. Place aux actes !