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Coup de projecteur. Jacques Achery, militant d’Ouest en Est

25 mai 2022 | Social

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Militant CFTC depuis 60 ans, Jacques Achery a accompagné, depuis Gap, deux convois d’aide humanitaire pour l’Ukraine. Une vision de la solidarité européenne qui remonte aux années 1980.

Jacques Achery, militant d’Ouest en Est

Cela faisait environ 24 mois que Jacques Achery, 83 ans, avait levé le pied sur les voyages. Lui, le baroudeur, qui, trois décennies durant, a créé de liens puissants à l’est de l’Europe, plus particulièrement en Pologne. L’ancien président de l’union départementale CFTC des Hautes-Alpes n’avait pas prévu de reprendre la route. Mais la guerre a éclaté en Ukraine et tout a basculé. Il fallait repartir ; organiser et accompagner des convois d’aide humanitaire, comme il l’a longtemps fait dans le cadre de l’Association régionale d’aide sociale, familiale et d’échanges culturels, dont il est le responsable.

« On est partis la fleur au fusil »

Diverses bonnes volontés se sont alliées pour organiser le convoi d’aide en faveur des Ukrainiens réfugiés dans les pays voisins. « Le maire de Gap m’a appelé pour me convier à une réunion ; il s’est souvenu qu’un de ses anciens employés était spécialiste de l’Est, explique Jacques Achery. Il n’a fallu que trois jours pour monter le projet.» 

Le premier convoi d’aide est parti le 4 mars pour Legnica, à la frontière entre la Pologne et l’Ukraine. Une semaine après, un deuxième convoi s’élançait pour la Roumanie, tout aussi chargé, tant les dons abondaient. « Il y a eu un élan de générosité extraordinaire », à travers les dons comme dans l’aide pour le tri et le conditionnement dans les ateliers municipaux.

« On est partis la fleur au fusil, raconte-t-il avec entrain. Nous avions deux semi-remorques chargés jusqu’à la gueule, et un minibus pour revenir avec des Ukrainiens, par l’intermédiaire de la Croix-Rouge. Mais nous n’avons trouvé aucun volontaire. Les Ukrainiens ne souhaitent pas s’éloigner de leur frontière et veulent rentrer chez eux au plus vite. »

Solidarité syndicale

Sur la route pour Legnica, Jacques Achery a sans doute percuté pas mal de souvenirs, des anciens et des plus récents. Car ses aller-retour entre la France et l’Europe de l’Est ont été nombreux jusque 2020. « Cela a duré trente ans pendant lesquels on a envoyé 40 semi-remorques » d’aide, la plupart vers la Pologne, où il a construit des amitiés durables. Amitiés qui lui permettent encore aujourd’hui de contribuer à organiser des missions et de se rendre utile d’un pays à l’autre.

Tout a débuté en 1981 : « Il y avait un Congrès confédéral CFTC à Lyon et des militants polonais de Solidarnosc sont venus nous parler de leur action. C’est à ce même moment que Jaruzelski a mené son coup d’État, et les gars ont été bloqués un temps en France. » Depuis, Jacques Archery n’a fait que renforcer ces liens transfrontaliers en donnant des coups de main divers et variés, de l’accueil d’enfants de syndicalistes polonais emprisonnés à l’envoi vers Cracovie de la première imprimante de Solidarnosc. « On construit l’Europe de cette façon-là », résume en une idée forte l’infatigable militant.

Gaëtan Mortier

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