À Calais, la CFTC vient en aide aux réfugiés ukrainiens
20 mai 2022 | Social
Aux lendemains de la guerre en Ukraine, la CFTC a participé à la chaîne de solidarité et donné comme mot d’ordre, aux membres de son organisation, d’aider lorsque cela était possible. Consigne entendue par l’antenne locale CFTC à Calais.
Le 24 février 2022, la Russie envahissait l’Ukraine sur ordre du président russe Vladimir Poutine. Déclenchée dans le Donbass, cette invasion est considérée comme la plus importante opération militaire qu’ait connue l’Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. C’est ainsi que 5,4 millions [selon des chiffres du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) publiés jeudi 28 avril 2022] d’Ukrainiens ont fui leur pays pour se réfugier en lieu sûr. La France fait partie des États qui les ont accueillis et qui continuent à les accueillir [70 000, selon les chiffres de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) publiés mercredi 27 avril 2022].
Dans ce contexte alarmant, la CFTC, accompagnée d’autres organisations syndicales, a souhaité affirmer sa solidarité avec le peuple ukrainien grâce à la constitution d’un convoi intersyndical pour l’Ukraine, affrété par train, afin de fournir une aide matérielle : produits de première nécessité et de soins. L’organisation encourageait également ses équipes syndicales à développer des initiatives de solidarité partout où cela est possible. À Calais, la consigne a été non seulement entendue, mais aussi appliquée par Robert Martel et ses collaborateurs : Valérie Declerck et Éric Houdayer.
Robert, 70 ans, retraité et co-responsable de l’antenne locale CFTC à Calais, est une de ces personnes pour qui engagement rime avec actions. À seulement 22 ans, il a pris sa carte à la CFTC et ne l’a plus jamais quittée, construisant petit à petit son réseau et son antenne locale.
La CFTC a été comme une famille pour moi, je m’y suis très vite réfugié et je me battrai toujours pour elle… J’ai toujours essayé de me rapprocher un maximum des gens, de les aider. Mon engagement syndical passe par ce souci de l’humain. Quand la guerre en Ukraine a commencé, comment pouvais-je rester impassible ?, confie-t-il.
L’antenne locale a donc rencontré plusieurs familles ukrainiennes hébergées à Calais : principalement des femmes, des enfants et des seniors [les hommes « valides » ayant été mobilisés au front] afin de cibler leurs besoins : dons alimentaires et de vêtements, mais aussi et surtout des livres pour apprendre la langue française.
La réponse à ces besoins est venue de la Société de Saint-Vincent de Paul (SSVP) [active dans le Pas-de-Calais depuis de nombreuses années, l’organisation vient en aide aux plus démunies] vers qui l’antenne locale CFTC s’est tournée, devenant ainsi une sorte de relais associatif entre l’organisation et les réfugiés. Fait notable : une aide financière doit également voir le jour. La somme octroyée par SSVP sera gérée par l’antenne locale CFTC, en lien permanent avec les familles ukrainiennes dans le besoin.
Notons que d’autres liens d’entraide sont prévus, notamment avec les commerçants locaux. Des ventes (brocante, vide grenier) seront organisées au profit des réfugiés : « Notre objectif est véritablement de créer une dynamique d’entraide pérenne. », précise Robert. Enfin, les membres de l’antenne locale ont recueilli des CV dans le but de faciliter l’insertion professionnelle des réfugiés intéressés.
Ils sont nombreux à être polyglottes. Ces compétences sont recherchées… ça ne va pas être facile de les aider sur ce plan, mais, vous savez, quand je fais une promesse, je la tiens, lance Valérie.
Questionnés sur la durée de cette action humanitaire face à l’incertitude concernant la fin de la guerre, l’antenne locale affirme que peu importe le temps que cela prendra, elle continuera à venir en aide à celles et ceux dans le besoin. Un bel exemple de mise en pratique des valeurs de fraternité si chères à la CFTC.