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Les salariés ne peuvent pas porter seuls l’effort de financement de la dépendance

9 mai 2018 | Social

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crédit : fotolia / dglimages

Une deuxième journée de solidarité serait à la fois injuste et insuffisante.

Suite à la canicule de 2003, le premier ministre Jean-Pierre Raffarin a institué une journée dite “de solidarité”. Le principe ? Financer la dépendance des personnes âgées en laissant les salariés travailler lors d’un jour précédemment chômé, sans être rémunérés.
15 ans plus tard, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, évoque la possibilité d’une telle seconde journée. Pour la CFTC, cette mesure est à la fois injuste et insuffisante.

La Journée de solidarité, c’est quoi ?

Les salariés se rendent au travail pour effectuer une journée de travail :

  • pendant une journée précédemment chômée (par défaut, le Lundi de Pentecôte) : c’est donc une journée de travail supplémentaire,
  • sans percevoir leur rémunération habituelle.

Les employeurs versent, au lieu du salaire aux salariés, 0,3 % de celui-ci à un fonds dédié : c’est la contribution solidarité autonomie. La contribution solidarité doit servir à financer des actions en faveur des personnes âgées ou handicapées.

Les indépendants sont exclus de ce dispositif et ne participent donc pas à l’effort de solidarité sous cette forme. Les retraités imposables, en revanche, contribuent à cet effort sous la forme de la contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie (CASA).

A quoi sert l’argent collecté ?

En 2017, la CSA et la CASA ont rapporté 2,37 milliards d’euros. Or :

  • le besoin en financement de la dépendance s’élève à une dizaine de milliards d’euros (en se reposant uniquement sur le mécanisme des jours de travail supplémentaires, il faudrait supprimer toute la 5e semaine de congés, d’après Pascal Champvert, président de l’association nationale des directeurs au service des personnes âgées),
  • Une partie des sommes récoltées via la journée de solidarité est fléchée vers d’autres risques que ceux liés à la dépendance. Autrement dit, l’esprit de la journée de solidarité est déjà dévoyé, et le dispositif risque de devenir une banale taxe sur la masse salariale.

La journée de solidarité est un dispositif injuste qui n’inclut pas les indépendants, et dont l’esprit est dévoyé, alors même que les fonds récoltés sont insuffisants pour financer les besoins du pays en matière de dépendance. D’autres solutions doivent être envisagées, pour dégager plus de fonds, et sans pénaliser les salariés !

Pour ce faire, “le regard de la société doit évoluer, et le droit d’être traité dignement doit devenir une évidence”, selon Pascale Coton, vice-présidente de la CFTC. “Il faut renforcer la prévention tout au long de la vie contre la perte d’autonomie. Et il faut soutenir toutes les solutions permettant à chacun de rester le plus longtemps possible dans son lieu de vie habituel.”

Mot d'ordre de grève

JOURNÉE DE SOLIDARITÉ: MOT D’ORDRE DE GRÈVE DE LA CFTC

La CFTC rappelle qu’il n’existe aucune journée « de solidarité » qui permettrait de récolter des fonds au profit de personnes dépendantes.

La réalité : il a été instauré une taxe sur les salaires de 0,3 % de la masse salariale dite « contribution solidarité autonomie » prélevée mensuellement.

C’est ce prélèvement mensuel dit-contribution solidarité autonomie- qui rapporte plus de 2 milliards par an.

Quand un salarié se voit imposer de travailler une journée sans être rémunéré le calcul est simple : 0,3% de 0 égale 0.

Au-delà du principe inacceptable, faire travailler des salariés sans les rémunérer, cette mesure arbitraire se traduit concrètement par nombres d’aberrations.

Fondamentalement attachée au principe « tout travail mérite salaire », la CFTC couvre par un mot d’ordre de grève tout salarié du secteur privé que son employeur voudrait faire travailler gratuitement le lundi de Pentecôte ou tout autre jour qualifié de « journée de solidarité ».

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