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« Notre travail aujourd’hui, c’est de rassurer », Alice

21 avril 2020 | Visages du syndicalisme

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Alice, 59 ans, est inspectrice du travail dans l’unité départementale de l’Aisne. Si elle officiait déjà en télétravail depuis deux ans, la vice-présidente de la CFTC Travail Emploi Formation note des difficultés supplémentaires depuis le début du confinement.

Comment se déroulent vos journées depuis le début du confinement ?

Je travaille chez moi depuis juin 2018, deux jours par semaine. Depuis, j’ai décidé de changer de section, à Laon, pour travailler « normalement » en bureau, mais le changement est intervenu le 1er mars 2020, soit la « veille » du confinement. J’ai trouvé difficile le télétravail dans les premiers temps ; depuis je gère mieux les difficultés. Je suis quelqu’un de très assidu ; par exemple, je continue à pointer via mon ordinateur, depuis le début du confinement. Je trouve qu’il est compliqué de bien séparer travail et vie privée, pour que le premier n’empiète ni n’impacte l’autre.

Quelles sont les différences que vous avez notées depuis le début de la crise du Covid ?

Bien sûr, les collègues sont moins joignables, il y a moins d’effectifs. Il y a aussi des bugs informatiques qui empêchent de remplir certaines missions. Mais j’ai décidé d’aider. Par exemple, en plus de mes missions habituelles (gérer ma section et mes « propres » renseignements), j’ai proposé d’apporter mon concours à mes deux collègues qui se retrouvent seuls pour renseigner tout le département de l’Aisne !

Quels sont les sujets sur lesquels vous devez répondre, justement ?

Il y a beaucoup de salariés qui posent des questions sur le droit de retrait ou de demandes qui concernent l’activité partielle : les modalités d’enregistrement, notamment. Les employeurs ont peur de ne pas faire les choses dans les règles. En fait, notre travail aujourd’hui est surtout de rassurer salariés et employeurs, de leur donner des informations précises sur les mesures à mettre en œuvre concernant le Covid-19 pour ceux qui ont conservés une activité, d’invalider les fake-news qui circulent. 

Continuez-vous votre mandat syndical pendant cette période ?

Bien sûr. Certains collègues se posent des questions sur la reprise : comment repartir faire des contrôles, toujours compliqués à vivre pour les employeurs, alors même que ces derniers viennent de subir une baisse voire un arrêt d’activité et une perte de revenus ? Comment les sanctionner ou les verbaliser ?
Nous échangeons sur les conséquences de cette pandémie et nous essayons de garder le moral. J’ai fait un mail ce matin à ma direction, qui nous demande de faire remonter nos problèmes de santé liés au Covid. Il m’a semblé inopportun de nous demander ces informations à la quatrième semaine de confinement et surtout de ne pas évoquer le sujet des équipements de protection pour faire face à cette pandémie. Je n’ai pas de quoi me protéger, et il y a pourtant des missions « obligatoires » même en cas de confinement : les accidents du travail graves et/ou mortels, des dénonciations de non-respect des règles de sécurité… On doit continuer les enquêtes. Nous ne sommes pas équipés correctement. Il m’a immédiatement répondu qu’il allait y remédier rapidement.

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