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« Il est essentiel de créer du lien », Farid, vendeur FNAC et militant CFTC

30 mars 2020 | Visages du syndicalisme

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DSC CFTC depuis avril dernier, Farid, 39 ans, est un militant hyperactif. Vendeur en micro-informatique à la Fnac de Lyon-Part-Dieu (69), il consacre l’essentiel de ses journées à créer du lien pour soutenir les salariés de son entreprise.

Quelles mesures ont été prises dans votre entreprise pour faire face à la situation ?

Nous sommes tous, sauf la logistique, en chômage partiel. Mais comme je suis à la fois DSC, élu au CSE de ma Fnac et trésorier du CSE régional, je n’ai pas le temps de m’ennuyer. Mes journées s’étalent de 10 h à minuit. Je passe du temps à répondre aux questions des autres élus de France sur les conditions du chômage partiel, les décrets qui vont paraître ou pas… ; à faire la compta du CSE régional qui continue ; à publier une newsletter chaque soir sur le site du CSE régional dont je m’occupe ; à communiquer, beaucoup, avec d’autres élus pour faire le point sur la situation et envisager les choses à mettre en place. Je fais notamment un point quotidien avec Bruno Marc (DS Enseigne Fnac), Willy Agasse (DSC Fnac Paris) et Olivier Peltier (RS au CSE Central Fnac). Bref, je crée, nous créons du lien.

Avez-vous noté aussi des gestes de solidarité ?

La solidarité réside dans ces échanges et ce lien que nous maintenons à tout prix. C’est super important, essentiel pour les salariés qui comptent sur nous, pour être tenus au courant de ce qu’il se passe. Ainsi, on s’est battu pour que tous ceux qui sont au chômage partiel soient payés 100 % de leur salaire net en mars, alors que la direction ne voulait nous rémunérer qu’à 70 % du brut. On a aussi créé un groupe WhatsApp avec tous les élus de France, pour faire remonter les questions et partager nos informations. Enfin, on soutient ceux (de la logistique) qui travaillent toujours à Massy et Wissous pour fnac.com. Ils doivent gérer une augmentation de 60 % des commandes en ligne ! On les a au téléphone, on les écoute. Et moi, je suis en train de leur préparer des tracts pour essayer d’obtenir de la direction « une prime Macron », comme Auchan ou Carrefour l’ont fait.

À quelles difficultés vous heurtez-vous au quotidien ?

Le plus difficile est de ne pas savoir. Pas savoir comment on sera payé en avril, de ne pas avoir de décision claire pour la suite. Cette situation crée énormément d’anxiété, qui est compliquée à gérer à titre individuel et collectif.

 

 

Crédit photographique : Jens P. Raak / Pixabay
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