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Cyril Chabanier : « J’ai été arbitre de ligne à Roland-Garros »

17 mai 2024 | Visages du syndicalisme

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Roland Garros, le plus beau tournoi de tennis du monde, démarre officiellement ce lundi 20 mai. Un tournoi auquel a participé Cyril Chabanier en qualité d’arbitre, il y a bien longtemps. Retour sur une expérience qui n’est finalement pas si éloignée que ça du syndicalisme.

CFTC.fr : Comment êtes-vous devenu arbitre à Roland-Garros? C’est un détail de votre parcours qu’on retrouve souvent dans vos différents portraits dans la presse, mais dont on n’a jamais parlé sur notre site…

Eh bien, quand j’étais jeune, j’étais très impliqué dans la vie locale et notamment dans celle de mon club de tennis. On m’a alors demandé d’aider le club en passant les diplômes d’arbitre. Après de bonnes évaluations en tant qu’arbitre de chaise dans mon département, j’ai participé et remporté un concours au niveau régional. J’ai ensuite été convié par la ligue pour officier comme juge de ligne à Roland Garros !

Pour moi, c’était un rêve éveillé: j’avais 16 ou 17 ans et je me suis retrouvé pendant quinze jours aux cotés de mes idoles. Cette année-là, c’était aussi le grand moment d’un autre jeune : Mickael Chang, qui avait bluffé tout le monde avec son fameux service à la cuillère face à Ivan Lendl. L’année suivante, je me souviens aussi avoir arbitré Goran Ivanisevic. A l’époque, c’était le premier joueur ATP à servir au delà des 200Km/h.  Et je me retrouve à arbitrer la ligne de service ! La pression était énorme. Vous savez, avec les traces des balle sur la terre battue, les mauvaises décisions se remarquent à Roland-Garros, surtout quand le court central est rempli de ses 15 000 spectateurs… 

Vous avez arbitré uniquement pendant le tournoi de Roland-Garros ?

Non, pas seulement. J’ai pu, grâce à mes bonnes évaluations, découvrir d’autres grands tournois, comme l’Open 13 à Marseille, des matchs de coupe Davis… Mais mon meilleur souvenir, c’est peut-être une opposition Noah-Wilander. Un superbe duel, même s’il s’agissait d’une exhibition, donc il y avait moins d’enjeu et de pression.

Au-delà du « rêve de gosse », qu’est-ce que cette expérience arbitrale dit de vous ?

Difficile exercice d’introspection! Mais je crois que, tous sports confondus, les arbitres ont ceci de commun qu’ils sont attachés à l’intérêt général.  L’arbitre c’est le rôle ingrat, mais nécessaire.  Souvent, ils sont d’ailleurs fonctionnaires, policiers, profs… Et donc parfois syndicaliste!

Pour en revenir à Roland-Garros et au tennis, vous jouez toujours ? Vous regardez les matches ? Vous avez peut-être un favori ?

Avec mes activités à la CFTC, c’est parfois compliqué de trouver du temps pour regarder les matchs. Personnellement, je croise souvent les doigts pour que les matchs en journée durent, ça me permet d’en voir plus lors des « night sessions » (sessions nocturnes) , qui sont apparues ces dernières années.

Chez les filles, j’aime beaucoup Caroline Garcia, dont on espère qu’elle arrive à exprimer pleinement son potentiel. Coté garçons, je n’ai pas vraiment de favori, surtout qu’on assiste à un renouvellement des acteurs dans le tennis. Les Nadal, Federer, Djokovic, voire même Murray et Wawrinka sont en train de passer la main aux Alcaraz, Sinner ou Tsitsipas.  En ce moment, je garde un oeil sur Mannarino, un joueur qui se bonifie avec le temps. Ou encore sur Ugo Humbert qui arrive, quant à lui, à maturité. D’autre jeunes joueurs poussent, comme Arthur Fils! J’ai aussi envie de voir Monfils faire un énième baroud d’honneur, devant son public. Difficile de dégager un favori, mais au fond, on espère enfin une victoire française !

PM

Crédit photo : Dejan Dundjerski / Adobe Stock

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