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“C’est un coup de chance que l’âge limite ait été repoussé à 29 ans”, Julien Bensard, 28 ans

6 novembre 2020 | Social

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Favorable à l'essor de l'apprentissage, voie d'excellence, la CFTC a rencontré Julien, jeune apprenti, afin de recueillir son témoignage.

À 28 ans, Julien Bensard est en première année de CAP de menuiserie, au BTP CFA d’Arles, qui dépend du CCCA-BTP. Cette association nationale, professionnelle et paritaire est administrée, entre autres, par la CFTC du secteur du bâtiment et des travaux publics.

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Que faisiez-vous avant votre apprentissage ?

J’ai travaillé dans la sécurité incendie pendant cinq à six ans, grâce à mon CAP “Agent de prévention et sécurité”.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir menuisier ?

Je suis parti à l’étranger pendant deux ans, j’ai appris l’anglais… Et quand je suis rentré en France, je n’avais plus envie de travailler dans le même domaine. Je voulais exercer un métier manuel sans savoir encore lequel. En collaboration avec une agence d’intérim et Pôle emploi, j’ai travaillé, entre autres, en ferronnerie, sur des machines qui fabriquaient des armatures en métal pour les constructions en béton. J’ai aussi suivi, en relation avec Pôle emploi, une formation en ossature bois. Et là, le métier du bois m’a plu. Il a fallu ensuite que je choisisse lequel : charpenterie, menuiserie ou ossature. Je me suis décidé pour la menuiserie.

Pourquoi avoir choisi l’apprentissage comme mode de formation ?

J’ai compris, pour avoir essayé, que les entreprises ne voyaient pas d’intérêt à verser un salaire complet à une personne qui n’a aucune expérience de la menuiserie. Ce n’est pas un métier qu’on peut apprendre en trois mois. De plus, j’étais trop vieux pour la plupart des formations. Même pour l’apprentissage, les entreprises préfèrent embaucher un jeune, qui leur coûte moins cher. J’ai d’ailleurs mis plusieurs mois à en trouver une. J’allais même abandonner, jusqu’à ce que je me rende aux portes ouvertes du CFA. Là, un professeur m’a donné une adresse que je ne connaissais pas. C’est là que je travaille actuellement.

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Qu’est-ce qui a plu à votre entreprise dans votre candidature ?

J’avais de l’expérience dans les métiers manuels. J’avais déjà fait de la pose en menuiserie.

Ensuite, c’est une entreprise qui a beaucoup de travail. Et en Arles, où nous sommes, il manque de la main d’oeuvre. Donc mon entreprise m’a accepté le jour-même. Ce qui a peut-être joué aussi, c’est que comparé à un jeune de 16 ans, j’allais apprendre plus vite, être plus efficace et autonome, et donner de meilleurs résultats. C’est un coup de chance pour moi que l’âge limite pour être apprenti ait été repoussé à 29 ans. Je trouve que c’est une bonne mesure, parce que ça permet à des personnes un peu plus âgées de se reconvertir.

Que fabriquez-vous dans votre entreprise ?

Je travaille dans un atelier de menuiserie de petits oeuvres. Je fabrique des portes, des cadres de porte, beaucoup de volets, des escaliers. Nous sommes assez polyvalents. Nos clients sont surtout des particuliers.

Comment se passe votre apprentissage, aujourd’hui ?

Je pense que j’ai fait le bon choix, même si c’est un peu bizarre de reprendre les cours avec une moyenne d’âge qui est à peu près de 16 ans. Mais l’entreprise, le CFA et la formation me plaisent beaucoup. J’ai une semaine de cours toutes les deux ou trois semaines d’entreprise. J’ai deux maîtres d’apprentissage. Le patron est sympa, les collègues aussi. Je me suis bien intégré. Tout se passe à merveille. La formation dure deux ans mais je passerai mon diplôme en candidat libre au bout d’un an. C’est possible du fait que j’ai déjà un CAP. Mon CFA m’aide dans mes démarches d’inscription et m’aidera ensuite à m’inscrire dans un autre CFA, à Aix-les-Milles, pour préparer un brevet professionnel.

Qu’est-ce que ce diplôme vous apportera ?

Plus d’expériences et de connaissances, un meilleur salaire, un meilleur statut. Le métier me plaît, je ne veux pas m’arrêter là. Je veux aussi apprendre l’ossature bois. Et puis, le brevet professionnel est recommandé si un jour je veux créer mon entreprise.

Quels sont vos projets, une fois que vous serez diplômé ?

Soit je vais continuer de travailler dans un atelier de menuiserie classique, soit je me lancerai avec ma compagne dans la fabrication de “tiny-house”. ce sont de petites maisons en ossature bois sur remorque, et écologiques, que l’on peut déplacer en voiture. L’idée est d’en fabriquer une première pour y vivre. Et si cela nous plaît, nous en fabriquerons d’autres, que nous revendrons éventuellement.

Propos recueillis par Laurent Barberon

Crédit photographique : Alois G. Auinger  / Pixabay
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