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À Nausicaá, la vague CFTC emporte tout

31 octobre 2023 | Social

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Chez Nausicaá, le plus grand aquarium d’Europe installé à Boulogne-sur-Mer, la CFTC a réalisé un score de 70 % aux dernières élections du Comité social et économique (CSE). Un succès d’autant plus remarquable qu’elle est implantée dans l’entreprise depuis seulement quatre ans.

Tous les 4 ans, les entreprises sont tenues d’organiser l’élection des membres de leur Comité social et économique (CSE), où les salariés choisissent leurs représentants syndicaux. A cet égard, 2023 est une année essentielle pour les organisations syndicales, alors qu’environ trois quarts des CSE seront renouvelés d’ici fin décembre. C’était notamment le cas à Nausicaá, le plus grand aquarium d’Europe installé à Boulogne-sur-Mer, où la CFTC a réalisé un score record de 70% aux dernières élections. Son résultat lui permet ainsi de placer huit membres titulaires sur dix au CSE, dans cette entreprise qui emploie 225 salariés permanents (jusqu’à 270 avec les saisonniers).

A la fois aquarium et centre de culture scientifique dédié à l’océan, Nausicaá rassemble aujourd’hui près de 58.000 animaux sur 10 000 m² de surface d’exposition. Pour devenir la principale force représentative de cette firme emblématique de la région, la CFTC a mené une campagne finement pensée stratégiquement. La composition de sa liste aux élections CSE n’a, à titre d’exemple, pas été laissée au hasard. « J’ai cherché des candidats dans tous les départements, rapporte le délégué syndical Matthias Paschal, qui a implanté la CFTC à Nausicaá il y a quatre ans. Nous avons une quarantaine de corps de métiers chez Nausicaá : soigneurs, charpentiers, comptables, agents de maintenance…Nous voulions vraiment que l’ensemble du personnel puisse se sentir représenté. »

Débloquer les salaires

Néanmoins, c’est surtout le bilan de la CFTC qui explique son succès aux dernières élections, assure Matthias Paschal. Lors des dernières négociations avec l’employeur, elle a ainsi obtenu une revalorisation salariale de 10,5 %, assortie d’une feuille de route sur trois ans. Sont ainsi prévus un demi-treizième mois pour 2023, un treizième mois pour 2024, et un dispositif d’intéressement et de participation pour 2025. Et ce n’est pas tout : « Si l’entreprise fait des bénéfices, la direction s’engage à nous verser une prime de partage de la valeur, ajoute Paschal. Son montant et sa répartition seront à négocier. Les bénéfices devront être répartis entre l’investissement, les salariés, mais aussi le désendettement.» Les actionnaires – publics à 81% – ne réclament par ailleurs pas de dividendes, et se satisfont des retombées en termes de notoriété.

Résoudre les problèmes

« Notre réussite aux élections, c’est aussi le fruit de quatre années passées à discuter avec les collègues, à les écouter, à essayer de trouver des solutions à leurs problèmes, poursuit Matthias Paschal. Par exemple, nous avions identifié des soucis de communication entre managers et salariés. Certains, comme les soigneurs, le vivaient particulièrement mal, parce que cela s’ajoutait à une pression inhérente à leur métier, liée au fait qu’ils ont entre leurs mains la vie d’animaux auxquels ils sont attachés. » Qu’à cela ne tienne: avec la nouvelle direction arrivée début 2021 et, par chance, plus ouverte au dialogue, le délégué syndical a négocié pour les soigneurs une prime de responsabilité en contrepartie de la pression subie.

Les managers bénéficient aussi désormais d’un plan de formation, afin de mieux communiquer avec leurs équipes sur les décisions qu’ils prennent. Aux tensions hiérarchiques s’est ajouté le Covid-19, qui a généré de l’anxiété et des frictions inter-services, liées au fait que certains ont été confinés et pas d’autres. Les membres CFTC du CSE ont donc décidé, en avril 2022, de mettre en place une permanence psychologique dans l’entreprise. « Sur une année, 27 personnes en tout ont eu recours à ce service, reprend Matthias Paschal. Par ailleurs, la psychologue du travail a présenté au CSE un rapport sur la santé mentale dans l’entreprise, qui nous a permis de travailler à l’amélioration du bien-être de tous. » Résultat? Les conditions de travail des salariés de la société, matérielles comme psychiques, s’en sont retrouvées significativement améliorées ces dernières années. Un ultime signe, s’il en fallait, que le succès de la CFTC à Nausicaá est la résultante d’un dialogue social renouvelé et équilibré.

Laurent Barberon

Crédit photo 1 : Grande-baie-et-public-H-Lamblin-Iconocom-78
Crédit photo 2 : L-Merlier-Requin 
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