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« Le moment ou jamais ! », l’édito de Cyril Chabanier

12 juin 2020 | Social

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Nous devrions toujours revenir aux sens premiers des mots pour appréhender ce qui nous arrive, en bien comme en mal, individuellement comme collectivement. Il en va ainsi du mot « crise » dont les origines grecques ou encore chinoises sont riches en enseignements. Si le mot renvoie dans les deux cas aux notions de douleur, de danger, il évoque dans le même temps la nécessité de décider, de trancher pour basculer dans un « ailleurs ». Dit plus simplement : la crise, c’est le moment ou jamais !   

La CFTC prend toute la mesure des douleurs, des angoisses occasionnées par la crise et l’après-crise. L’ampleur des inégalités sociales et territoriales révélées par le confinement ne lui a pas échappé non plus ! Mais toutes les difficultés vécues par nos concitoyens ne sont pas imputables au virus. Le sous-équipement de l’hôpital public, notre dépendance sanitaire, alimentaire ou la non reconnaissance des métiers socialement utiles, pour ne prendre que ces quelques exemples, ne datent pas du 18 mars dernier. Les tensions dans le pays non plus ! Les constats ne varient pas, les solutions sont sur la table.

Dans la continuité de son « statut du travailleur » qui attache les droits aux personnes, de son « nouveau contrat social » qu’elle promeut depuis 2015, la CFTC défend un « monde d’après » où les paroles font enfin place aux actes. La transition écologique pour produire et consommer différemment ? C’est le moment ou jamais ! La transition numérique, choisie et non subie, pour tirer profit des formidables potentialités technologiques ? C’est le moment ou jamais ! Les reconversions professionnelles qualifiantes pour inventer et exercer les métiers de demain ? C’est le moment ou jamais ! La liste des rendez-vous reportés est interminable.

A l’heure des concertations visant à définir les mesures d’accompagnement de la reprise économique, la CFTC a deux marottes : La puissance publique doit conserver le « leadership » dont elle a su faire preuve durant le confinement. Pour ce faire, elle doit mobiliser et conditionner la dépense publique à la montée en gamme du pays. Elle doit écarter, autant que faire se peut, les solutions d’avant-hier parfois instrumentalisées par les Directions pour conforter des stratégies de longue date. Des solutions qui nous rendent accros aux produits à bas coûts. Qui induisent des bas salaires quand on veut les fabriquer nous-mêmes. Qui, allègements de « charges » obligent, vident les comptes de la sécu et précarisent un peu plus les travailleurs déjà pauvres.

Toujours constructive, jamais naïve, la CFTC perçoit bien les tentations, ici ou là, de re-convoquer le monde d’hier. Elle demande à l’Etat de résister aux lobbies qui l’y invitent. Si elle est nécessaire, la dépense publique se doit aussi d’être efficace donc ciblée, conditionnée. Tout le contraire d’un « saupoudrage » d’autant plus inefficient qu’il ne satisfait vraiment jamais personne.  En entreprise, dans les branches, dans les territoires, au niveau national comme européen, la CFTC demande aux partenaires sociaux, donc à elle-même, d’utiliser la manne publique pour engager la montée en gamme des produits, des services, des qualifications donc des rémunérations. Un élan, une ambition commune pour ramener la confiance, le meilleur des carburants pour le moteur économique !       

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