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« Ce qui nous motive c’est l’intérêt général », Rémy Boulet, militant CFTC

13 novembre 2018 | Social

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Placier-régisseur des marchés, et gestionnaire des forêts de la commune, Rémy Boulet est le président de la section CFTC de Lunéville (Meurthe-Moselle). Le jeune militant de 25 ans s’investit également au syndicat départemental pour les élections de la fonction publique.

Des collègues démunis face aux évènements de la vie voire à l’injustice. La souffrance au travail. La fougue de la jeunesse. Voilà les raisons qui ont poussé Rémy Boulet alors âgé de 23 ans, à s’engager à la CFTC, en 2016 : « Je ne connaissais pas le milieu syndical. Mais un cousin aujourd’hui retraité, militait à la CFTC. Il m’a encouragé à rejoindre le syndicat. » D’abord en tant que simple adhérent. Histoire de mûrir cet engagement et les responsabilités qu’il implique. Passé ce moment de réflexion, Rémy Boulet a voulu s’investir davantage. Il a alors créé, en 2017, la section CFTC Lunéville dont il est le président.

« Nous comptons environ 10 % d’adhérents sur les 320 agents. En moins de deux ans, nous avons rattrapé l’organisation syndicale historique. Pourtant, nous ne sommes pas élus. Cela signifie que nos collègues préfèrent accorder leur confiance à la CFTC » se félicite Rémy Boulet.

Si la CFTC ne siège pas dans les instances (comité technique (CT), commission administrative paritaire (CAP) etc.), elle participe aux comités de pilotage (COPIL). Le COPIL est un groupe de travail informel. Y prennent part les syndicats représentatifs ou non, la direction, et selon les thématiques des personnes extérieures. « Le COPIL reste un lieu d’échange entre la direction et les agents. Nous y allons dans l’objectif d’en ressortir avec des réponses. Nous défendons une voix différente et remontons les demandes de nos collègues » explique le jeune militant.

Stop au syndicalisme des coups tordus

Ce sont justement ces qualités que le personnel plébiscite chez les élus CFTC : l’écoute et le travail. « Les agents nous sollicitent parce que nous avons des résultats. Nous avons des résultats parce que nous travaillons. Un exemple : lorsque nous avons des réunions avec une administration, nous la préparons quand d’autres ne le font pas forcément ». Cette recherche de l’efficacité peut aller loin.

Si Rémy et ses camarades doivent rencontrer le maire, en plus de préparer ce rendez-vous sur le fond, ils soignent leur image. Pas question de se présenter en jogging et t-shirt. Place au combo chemise et polo s’il vous plaît. « C’est un détail, qui a son importance. Dans le monde d’une mairie si formel, si l’on ne joue pas le jeu, on perd déjà une certaine écoute. » affirme Rémy Boulet.

Du haut de ses 25 ans, le représentant CFTC appelle à un syndicalisme plus moderne : « Arrêtons de penser que le monde du travail se vit comme un conflit, avec un gagnant et un perdant. Nous devons trouver des façons d’agir, de sorte que chacun puisse vivre mieux son travail. »

Autrement dit, favoriser un dialogue ouvert et transparent. Le syndicalisme des coups tordus est dépassé. « Nous avons créé cette section pour faire avancer les choses, pas pour créer du tort à la mairie. Ma vision du syndicalisme se résume à cette phrase très CFTC prononcée dans la vidéo Nous sommes constructifs : « Nous pensons qu’en criant, on se fait entendre mais pas écouter ». En clair, on peut s’opposer mais on doit toujours proposer. Appliquons nos valeurs et nous ne pourrons que fédérer. C’est ce qui me rend confiant pour ces prochaines élections.»

L’échéance des élections dans la fonction publique

Détaché depuis septembre à temps partiel, auprès du syndicat départemental de la Meurthe-Moselle, Rémy Boulet est en charge des élections dans la fonction publique. L’équipe, qu’il forme avec Chantal et Marie Christine, ne compte pas ses heures. Leur objectif : visiter toutes les communes. Même les plus petites.

L’heure de la mobilisation a sonné. Tels des coaches, Rémy et ses collègues motivent les troupes : « Nous ne sommes pas là pour nous mais pour les agents. Notre moteur demeure l’intérêt général. Cette valeur bien connue des fonctionnaires. Nous invitons chaque syndicaliste à insister sur ce point ».

Ce discours s’accompagne de réelles formations à destination des adhérents. L’équipe départementale parcourt les communes pour les aider à compléter et déposer leurs listes. Si aucune commune n’est prioritaire, les militants CFTC privilégient celles qui ont des sections. Leur mission consiste à les accompagner au maximum et à leur donner toutes les ressources dont elles ont besoin.

« Nous multiplions les réunions d’informations jusqu’à 4 ou 5 par jour. Même dans les communes où nous n’avons aucun adhérent. Dans ce cas, nous faisons quand même le tour des bureaux pour nous présenter et faire connaître la CFTC. Il nous arrive aussi de visiter une commune de 5 agents puis une métropole comme Nancy qui en compte 1500. Il est donc nécessaire d’adapter notre discours car les problématiques ne sont pas les mêmes » explique Rémy Boulet. Avant de conclure : « En revanche, si nous avons 4 adhérents dans une commune qui en compte 8, cela veut dire que nous avons déjà 50 % des voix. Or c’est avec 4 agents ici, plus 4 autres là que nous récupérerons le siège au conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT) ».

 

Chantal Baoutelman

En bref

  • 2013 : début de carrière à la mairie de Lunéville
  • 2016 : adhésion à la CFTC
  • 2017 : création de la section CFTC Lunéville
  • 320 : nombre d’agents de la ville
Crédit photographique : Bernard Gouédard
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