Les finances publiques à l’heure de la vaccination
25 mars 2021 | Social
Luc Velter est président du syndicat national CFTC DGFIP, le syndicat CFTC des finances publiques. A ce titre, il est en première ligne depuis l'éclatement de la crise sanitaire, et vient d’obtenir des autorisations d’absence dédiées à la vaccination… en attendant la mise en place des centres de vaccination.
Comment la direction et les agents des finances publiques se sont-ils adaptés à la crise sanitaire ?
L’interruption de nos activités n’était pas envisageable. Le versement du traitement des fonctionnaires, dont les soignants, mais aussi les capacités des collectivités territoriales à engager des dépenses essentielles (pour, notamment, mettre en place des centres de dépistage), étaient en jeu. En conséquence, des réunions ont été très rapidement mises en place, entre la direction et les élus du comité technique, quotidiennement, pour assurer la continuité de nos services. Il faut savoir que le télétravail a dû être mis en place à marche forcée, car avant la crise il n’était encore que balbutiant. Les représentants du personnel ont d’emblée été perçus comme les interlocuteurs les plus pertinents, et nous avons été beaucoup sollicités. Les réunions visent à piloter la crise : le taux de télétravail, le nombre de cas recensés,… toutes les informations qui permettent d’aider à la décision sont recensées par la direction dans un tableau de bord, établi à la demande de la CFTC. Cette gestion partagée de la crise, mobilisant les réseaux des représentants du personnel, a été une vraie réussite et les finances publiques ont pu maintenir leurs activités. Au bout de trois semaines, la fréquence de nos réunions s’est légèrement réduite. Nous avons alors échangé de 2 à 3 fois par semaine. Aujourd’hui, elles sont hebdomadaires. Cette dynamique de travail nous a permis de rester en phase avec les problèmes de terrain. Le fonds de solidarité, qui vise à prévenir la cessation d’activité des petites entreprises, micro-entrepreneurs, indépendants et professions libérales, en est le fruit le plus visible.
* Sur le site du syndicat nous avons publié, à chaque fois, un compte-rendu, pour les adhérents https://www.cftc-dgfip.fr/point-de-situation-covid-19-2/#more-773469
Après la mise en place “à marche forcée” du télétravail, l’heure est à la vaccination. Comment ça se passe ?
Comme vous le savez, tout le monde n’est pas éligible à la vaccination, pour le moment. Il faut remplir certaines conditions. La CFTC a demandé, dès que le vaccin a été à l’ordre du jour, la mise en place de centres de vaccination, dans les établissements, notamment les plus gros d’entre eux, comme Bercy, où se croisent 5000 agents. Il nous a en effet semblé préférable de faire intervenir la médecine du travail. Mais ce n’est pas si simple à mettre en œuvre, et beaucoup d’agents éligibles souhaitent pouvoir recourir à la médecine de ville, ce qui est tout à fait compréhensible. Sauf qu’il n’est pas évident d’obtenir un rendez-vous hors des heures de travail. Dès lors, dans certains départements, les directions locales des finances publiques ont accordé des autorisations d’absence spécifiques. Dans d’autres départements, ces absences ont été refusées. Une inéquité entre territoires qui ne se justifiait pas. La CFTC a alors suggéré la publication d’une directive claire, autorisant l’absence pour vaccination, à l’échelle nationale. Cette demande a été entendue, et la directive sera bientôt publiée. Dès sa parution, les agents éligibles pourront convenir d’un rendez-vous avec leur médecin généraliste, pendant leurs heures de travail.
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