La CFTC dans “En guerre” : un bien qui fait peu de bruit
5 juillet 2018 | Social
Le dernier film de Stéphane Brizé, présenté au Festival de Cannes et encore actuellement en salle, met en scène, dans une veine réaliste qui ne ménage pas le spectateur, un conflit social qui n’est pas sans rappeler l’affaire Conti.
“En guerre” donne à voir, une fois n’est pas coutume, des drapeaux CFTC sur le grand écran
Le dernier film de Stéphane Brizé, présenté au Festival de Cannes et encore actuellement en salle, met en scène, dans une veine réaliste qui ne ménage pas le spectateur, un conflit social qui n’est pas sans rappeler l’affaire Conti.
Si l’affrontement des forces en présence occupe bien le devant de la scène, le cinéaste n’élude rien des aspects plus intérieurs et proprement humains du conflit.
Hésitations, colère, passions… mais aussi sagesse et discernement, s’entrechoquent comme autant de paroles de militants, que parfois tout un horizon sépare.
Ainsi, face à des dirigeants et hauts-fonctionnaires (aux dialogues très typés voire grotesques mais néanmoins réalistes), les militants syndicaux, d’abord uniformément effondrés, gagnent en profondeur au fil des épreuves, et livrent peu à peu des interprétations divergentes de leur situation. Jusqu’à proposer, inévitablement, des solutions incompatibles pour sortir de la crise…
Le chêne et le roseau
Si l’on devine sans peine, sous les traits du protagoniste principal (Vincent Lindon), la figure du syndicaliste contestataire, tout à son combat et entraîné dans les abîmes par des forces implacables et méchamment mécaniques, l’on y entend à l’occasion une autre voix, peut-être plus discrète mais surtout plus posée.
En effet, les drapeaux bleus de la CFTC défilent eux aussi sur le grand écran, et une partie des répliques est réservée à ses élus ou alliés de circonstance.
Cette autre voix, rare mais précieuse, rappelle qu’”en guerre”, il n’y a jamais rien à gagner.
En guerre, indépendamment des engagements et positions de ceux qui l’ont fait, pose en tant que film un regard juste et bienveillant sur l’ensemble de ses personnages, laissant ainsi au spectateur le soin de se faire son idée.