La CFTC interpelle les candidats : familles
9 mars 2017 | Social
Familles
Le diagnostic de la CFTC : pour la CFTC, la famille est le lieu privilégié de l’éducation des enfants, de l’apprentissage de la vie en société et de l’exercice des solidarités intergénérationnelles. Elle constitue donc une valeur fondatrice à laquelle les Français sont très attachés comme en témoignent divers sondages récents. La spécificité de notre politique familiale a permis à la France de disposer du taux de natalité le plus élevé d’Europe conjugué à un taux d’emploi féminin particulièrement important. Source de croissance, porteuse de projet et d’avenir pour la société, la CFTC a toujours défendu cette spécificité. Elle est également attachée au libre choix que procure encore insuffisamment, selon elle, la politique familiale française.
Question
Si vous partagez cette approche que comptez-vous faire pour valoriser le temps consacré à leur famille (enfants et ascendants) de ceux qui font ce choix, à un ou plusieurs moments de leur vie ? Seriez-vous prêt à reconnaître ce temps comme une activité à part entière ? Pour ceux souhaitant concilier vie professionnelle et vie familiale, quelles améliorations entendez-vous apporter aux dispositifs existants mais insuffisants (accueil de la petite enfance et des ascendants) ?
Réponse de Nicolas Dupont-Aignan
Nous partageons votre regard sur l’importance de la famille et la nécessité de développer des solidarités intergénérationnelles. Notre constat est qu’aujourd’hui la politique familiale de la France n’est pas au niveau attendu par nos citoyens.
En ce qui concerne ceux et celles qui s’occupent de leurs ascendants ou descendants, nous leur permettrons de bénéficier à la fois de formations (dans le cadre du CIF ou CPF) ainsi que d’une VAE (Validation des Acquis de l’expérience) pour que ces périodes de vie puissent être reconnues dans le monde professionnel.
Sur le plan national, nous améliorerons les dispositifs existants en augmentant de 20 % les places de crèche, en renforçant le télétravail avec un maillage du territoire adapté, en doublant le nombre d’unités de soins palliatifs et en améliorant les conditions d’exercice des EHPAD.
Réponse de François Fillon
Je veux donner plus de liberté aux familles pour faciliter la conciliation vie familiale et vie professionnelle. Je garantirai la liberté des familles dans le choix des modes d’accueil de la petite enfance. Ceci passe par le développement de l’ensemble des modes de garde : crèches publiques et privées, micro-crèches, assistantes maternelles, possibilités de garde à domicile. Les formules de garde souples seront privilégiées et les maisons d’assistantes maternelles seront développées.
La réglementation relative aux crèches et aux haltes garderies sera simplifiée car elle complique aujourd’hui la création de places et en augmente le coût. Je veux inciter à la flexibilisation des horaires des structures de garde.
Je maintiendrai l’enveloppe des aides fiscales et sociales destinées aux particuliers-employeurs pour les emplois familiaux. Dans le cadre des négociations sur le temps de travail au sein des entreprises je souhaite que soient favorisées les possibilités de flexibilité du temps de travail pour répondre au besoin des salariés de mieux concilier vie personnelle et vie professionnelle. Cette pratique, que plusieurs grands pays de l’OCDE ont développée favorise à la fois une meilleure inclusion des femmes dans les entreprises mais aussi une plus grande souplesse pour les salariés hommes et femmes qui ont charge de famille, que ce soit des enfants ou des ascendants dépendants.
Réponse de Benoît Hamon
La révolution numérique est en cours et l’automatisation du travail pourrait faire disparaître une partie de nos emplois. Tant mieux s’il s’agit de tâches pénibles. Mais face à cette raréfaction effective du travail, nous devons porter un discours de clairvoyance. Je propose ainsi de favoriser la réduction du temps de travail. La mise en place de cette mesure de bon sens, comme le débat et l’expérimentation d’un revenu universel d’existence, nous invitent à repenser la place du travail dans nos vies, à favoriser les temps de vie pour la formation, les enfants, l’engagement militant, la culture ou le sport. J’entends ainsi établir des contreparties réelles au crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) dans les entreprises de plus de 50 salariés, en favorisant les entreprises qui s’engageront dans la réduction du temps de travail. Les aides de l’État doivent aller aux entreprises qui participent réellement à l’intérêt général et innovent socialement.
Je créerai par ailleurs un service public de la petite enfance avec 250 000 nouvelles places d’accueil à horaires adaptés en 5 ans. Je souhaite que les jeunes parents, et notamment les mères isolées, puissent bénéficier d’un service public de garde d’enfants en cas d’horaires décalés. Ce nouveau service public de la petite enfance permettra de mener de front, et de façon sereine sa vie parentale et sa vie active.
Nous rendrons finalement l’instruction obligatoire dès l’âge de 3 ans, et garantirons un droit à la scolarisation dès l’âge de 2 ans dans les écoles en éducation prioritaire et en outre-mer, ce qui supposera la création de 3000 postes. L’école maternelle française est l’une des meilleures au monde. Elle permet un meilleur apprentissage du langage, elle favorise la vie en collectivité, la découverte de l’autre et prépare l’apprentissage de la lecture. Je souhaite que la scolarisation soit obligatoire pour éviter que ne se creuse des inégalités dès le plus jeune âge. Je renforcerai, à ce titre, les dispositifs « passerelle » pour favoriser les premiers pas des enfants vers l’école.
Réponse d'Emmanuel Macron
Pour tous les actifs, nous encouragerons les politiques d’entreprise en faveur d’un meilleur équilibre, comme le télétravail.
Toutefois, ce sont les femmes qui subissent le plus la difficile conciliation entre vie familiale et vie professionnelle. Nous lutterons pour leur émancipation. Notamment, pour qu’elles soient à égalité face au congé maternité, nous créerons un congé de maternité unique garanti pour toutes les femmes quel que soit leur statut (salariée, entrepreneuse, intermittente, non-salariée, statut multiple, etc.) aligné sur le régime le plus avantageux. Aussi, nous mènerons une politique familiale et fiscale plus incitative pour les femmes qui souhaitent travailler en créant une option d’individualisation de l’impôt sur le revenu : aujourd’hui, la fiscalité dissuade trop souvent les femmes de travailler autant qu’elles le souhaiteraient. Enfin, les mesures que nous proposons en faveur du développement et des places de crèches et de la transparence du processus d’attribution permettront un meilleur accueil des enfants et une plus facile conciliation de la vie familiale et de la vie professionnelle.