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Retraites : une nouvelle phase de concertation

Retraite

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Après un an et demi de discussions, le Haut-Commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, a présenté son rapport le 18 juillet dernier. Si la CFTC accueille favorablement certaines recommandations, elle reste mesurée sur d'autres.

Jean-Paul Delevoye, Haut-Commissaire à la réforme des retraites a livré mi-juillet ses préconisations pour un futur « système de retraite universel » : elles doivent servir au projet de loi prévu cet automne, pour une entrée en vigueur du texte au 1er janvier 2025.

Le document prescrit de préserver le caractère redistributif et solidaire de notre système. La CFTC s’en réjouit et exprime sa satisfaction quant à certaines options, qui bonifieront la situation des cotisants et des retraités. L’amélioration des droits familiaux en fait partie : une majoration de 5 % serait accordée dès le premier enfant. Des points seront également attribués pendant trois ans pour les périodes d’éducation. Concernant les droits conjugaux, les pensions de réversion perdurent dans le nouveau système, elles seront harmonisées et sans condition de ressources. Enfin, grande nouveauté : le rapport prévoit l’attribution de points aux aidants au titre des périodes d’accompagnement. Pour la CFTC, c’est un début de reconnaissance des activités à forte valeur sociale.

Autre option satisfaisante, d’autant que c’était une demande de la CFTC : le maintien pour les fonctions régaliennes (pompiers, militaires, forces de l’ordre) de leurs spécificités et de leurs possibilités de départ anticipé.

Et les points de divergence?

« Il y a aussi des options qui nous inquiètent: l’âge d’équilibre à 64 ans, avec une décote. Si cette mesure est appliquée abruptement, avec une décote en cas de départ à la retraite avant 64 ans quel que soit le profil de carrière, il y aura beaucoup de perdants par rapport au système actuel (départ à 62 ans sans décote après 43 ans de cotisation) », explique Philippe Louis, président confédéral.

En effet, pour la CFTC, fixer un âge d’équilibre à 64 ans avec décote reviendrait à augmenter l’âge de départ à la retraite sans le dire. Une telle mesure nierait la réalité de l’emploi des seniors en plus de pénaliser les assurés qui auraient pu partir avec un taux plein, sans décote à 62 ans dans le système actuel. C’est pourquoi, dans le cadre du nouveau cycle de concertation lancé début septembre (et élargi à tous les Français), la CFTC formulera des alternatives visant, d’une part, à ne pas pénaliser ceux qui entreront tôt sur le marché, et d’autre part à prendre en compte le caractère de plus en plus haché des carrières en reconnaissant divers types d’activités socialement utiles (engagement citoyen, formation, recherche d’emploi…)

À la suite de cette nouvelle concertation, le Gouvernement tranchera en vue d’un projet de loi qui sera soumis au Parle-ment cet automne. Le texte doit entrer en application au 1er janvier 2025.

 

Chantal Baoutelman

Les points-clés du texte

  • Le système universel doit s’appliquer à tous les Français.
  • 62 ans restera l’âge minimum à partir duquel il sera possible de partir en retraite.
  • Salariés du privé et du public cotiseront progressivement sur la même assiette, incluant les primes, avec le même taux global de 28,12 %, et 60 % pour la part patronale.
  • Le minimum de retraite serait revalorisé à 85 % du Smic net, soit une retraite égale à 1 000 euros pour les assurés qui ont travaillé toute leur vie, même avec des revenus faibles, voire inférieurs au salaire minimum
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